jeudi 7 août 2014

Lucy de Besson où comment gâcher une bonne idée...

Deux posts en deux jours, et toujours sur un film, sauf que cette fois, le dernier Besson, puisque c'est de Lucy qu'il s'agit, est loin de m'avoir emballé comme New York Melody. Je suis même tellement déçu que j'ai besoin de partager sur mon blog le malaise qui me reste après avoir vu le film...

Je crois que je suis d'autant plus déçu que j'étais sûr, après avoir vu la bande-annonce de Lucy sur internet, de retrouver le Besson que j'aime, celui du Cinquième élément, de Nikita, Leon ou du Grand bleu... Tout était réuni pour me plaire : une idée croisant les films d'actions asiatiques (une pauvre étudiante se fait foutre de la drogue dans le bide par les narcotrafiquants aux yeux bridés pour rester en vie) et le fantastique : et si cette drogue se répandait et permettait à la mule de se venger en développant les capacités de son cerveau jusque là en sommeil comme chez tous les êtres humains ? Rien de bien nouveau bien sûr dans ce scénario, l'histoire de la drogue rendant surhumain étant pompée à mort sur le film Limitless avec Bradley Cooper et Robert de Niro que j'avais beaucoup aimé en 2011. Et les quelques 2 minutes de bande-annonce distillait un scénario de film d'action fantastique plutôt alléchant, avec juste un peu de Morgan Freeman ajoutant du contenu pseudo scientifique pour étayer le postulat de base que l'on n'utilise que 10% de nos capacités cérébrales. Regardez plutôt :


En fait, Luc Besson aurait dû s'en tenir à 2'24 de film, où allez, 50' et faire un bon téléfilm pour TF1 ! Parce que côté action, effets spéciaux et grosses cascades, on a droit à grosso modo 45' de pure boucherie de nippons en costume noir et mitraillettes à la main par la belle Scarlett Johansson, une belle traversée de Paris à contre-sens avec moults véhicules qui s'écrasent ou font des tonneaux, et quelques beaux effets spéciaux montrant ses capacités et qui ne sont pas sans rappeler l'univers de Matrix.

Mais à côté de ça, le montage n'arrête pas d'intercaler ces scènes d'actions avec des scènes soporifiques où le professeur Morgan Freeman nous sert des théories scientifiques que Besson illustre avec au moins 20' d'images d'archives de documentaires animaliers de la chaîne Planète ou d'extraits de films de Yann Arthus-Bertrand sur la beauté de notre planète, sans les hommes, vu ce qu'ils en ont fait -style, à cause de leurs seuls 10% de cerveau utilisé...- Le parallèle du piège se tissant autour de l'héroïne mis en image avec des léopards fondant sur des antilopes dans la brousse est particulièrement inutile, comme si Besson avait eu besoin de diluer son film avec des images pas chères d'archives animalières pour, péniblement, arriver à 1H30 d'images...
Ajoutez qu'il a rempli ses 90' avec aussi 10 bonnes minutes d'images de synthèse représentant la drogue se diffusant dans le corps de Scarlett, à plusieurs moments du film, et les planètes et étoiles revenir à l'origine du big bang pour la fin nullissime qui nous laisse pantois tandis que Scarlett remonte dans le temps jusqu'à toucher de sa grâce son ancêtre australopithèque préhistorique Lucy... ! C'est déjà son museau poilu et à peine humain qui démarrait le film et m'étonna ; j'aurais dû me douter que ce n'était pas bon signe !

Alors oui, l'idée était intéressante, à défaut d'être originale ou inédite, Scarlett Johansson porte le film sur ses épaules et est magistrale, rien à dire, sauf que Besson, à mesure que la drogue fait effet sur son personnage et lui fait utiliser de plus en plus de ses capacités cérébrales, a voulu la rendre de moins en moins humaine, le regard froid, détachée finalement de l'humanité dont elle s'éloigne tout en voulant cependant l'aider et faire que son sacrifice le soit au profit de la science. Mais en faisant cela, il l'éloigne aussi du spectateur et alors qu'au début du film, on s'identifie à elle et que son personnage développe l'empathie en nous, peu à peu, cette solidarité du spectateur avec le héros de l'histoire que l'on nous raconte se perd, et il ne reste plus que des scènes d'actions avec de beaux effets spéciaux et des scènes ésotériques barbantes intellectualisant trop l'histoire et m"ont fait me demander "quand est-ce que ça se termine ?"

Un beau gâchis donc, qu'un montage différent aurait pu sauver, si Besson s'était laissé aller vers un film d'action sans pseudo morale scientifique à deux balles... Si tu veux voir du cinéma intello, tu ne vas pas voir un Besson, sinon ça se saurait :) et là, le mélange des deux ne prend pas ! Pas pour moi en tout cas. Je suis déçu, déçu, déçu ! J'avais tellement imaginé un super film après avoir vu la bande-annonce ; j'attendais de voir où ça allait mener l'héroïne, de monter les pourcentages du cerveau... Je suis resté sur ma faim et ça ne passe pas !

mardi 5 août 2014

Begin Again, un film qui m'a donné envie de reblogger :)


Samedi dernier, j'ai été voir New York Melody, titre français du dernier film de John Carney, Begin Again, initialement intitulé Can a song save your life?, avec Mark RuffaloKeira Knightley et Adam Levine, et sans doute inspiré par ce feelgood movie prônant les secondes chances que la vie accepte, j'ai décidé de revenir blogger sur ce film et sa BO.

Faute de temps et par fainéantise aussi, j'avais délaissé ma page ces derniers mois au profit de posts rapides sur mon mur facebook donnant un avis rapide autour d'un lien. Begin Again m'a donné envie d'en écrire plus ; d'abord parce que ce film, entre film musical et comédie romantique, est la sortie parfaite pour l'été, loin des blockbusters stéréotypés bourrés d'effets spéciaux (que j'aime parfois aussi..., Lucy de Luc Besson, qui sort demain me verra vite en salle obscure !).

D'abord, sous ses aspects de comédie romantique, où un ex directeur artistique de label de musique indépendant séparé de sa femme et alcoolique, fauché, en pleine loose quoi, tombe raide dingue d'une p'tit' anglaise qui grattouille de sa guitare presque forcée dans un pianobar, et entend ce que ça pourrait donner : bref, elle lui redonne l'inspiration, l'envie d'en découdre avec l'industrie du disques devenue trop formatée et de lui enregistrer un album en live dans les rues de New York. Lui, c'est Mark Ruffalo, avec son regard de chien battu et de beaux moments d'acteur avec son ex femme ou sa fille et elle, c'est Keira Knightley, petite amie compositrice d'un chanteur indie anglais qui a traversé l'atlantique avec lui à l'invitation d'une maison de disque qui veut le pousser seul devant les limelights, quitte à le pervertir et les séparer. Et c'est le chanteur des Maroon 5, Adam Levine qui joue ce dernier.

Les thématiques abordées tournent autour du milieu de la musique, les maisons de disques et ses parasites administratifs, les talentueux inconnus qui galèrent pour vivre de leur passion, la difficulté de garder une vie affective en parallèle d'une carrière, comment concilier amour de la musique et sa diffusion sans compromis, le problème de la rémunération de l'artiste et de la maison de disque aujourd'hui, à l'ère du téléchargement, etc.

En bonne comédie romantique, il y a des moments de tendresses entre Keira et ses deux partenaires à l'écran, et jusqu'à la fin on se demande lequel des deux elle va choisir (je ne vous dirai pas lequel!), mais il y a surtout la bande son qui occupe à elle seule un personnage central : la MUSIQUE !

Composées par la bande de Gregg Alexander (Danielle Brisebois, Nick Lashley, Rick Nowels entre autres), ex leader des New Radicals, et habitué à écrire des tubes pop/rock (Ronan Keating, Sophie Ellis-Bextor, Enrique Iglesias, etc.), les chansons oscillent entre le pop/folk intimiste (quand magnifiquement interprété par Keira Knightley d'une douce voix fragile mais tellement expressive et sensuelle...Aahhhh!) et le pop/rock mainstream et très soulful quand ce sont Adam Levine ou Cee-Lo Green qui se collent devant le micro. Ce dernier fait quelques apparition en star du R&B/rap découvert par le personnage de Mark Ruffalo mais c'est bien Adam Levine le chanteur qui s'impose ici comme un acteur idéal ; vous me direz, pas difficile de camper une rockstar pour une ...rockstar. Certes, mais on oublie qu'il a une longue carrière derrière lui pour croire à son personnage de jeune chanteur bringuebalé de droite et gauche le temps que sa maison de disque lui trouve son personnage public le plus vendeur, à lunettes, moustachu, barbu ou rasé de près :)


Toutes les chansons sont TOP mais la palme revient au titre phare Lost stars interprété à la fois par Keira et par Adam, dans deux versions même pour ce dernier, à l'intro plus lente comme dans la version féminine ou complètement pop/funky comme "enregistré" pour son disque. La mélodie comme les paroles sont bien tournées et les deux interprétations jouent de charmes différents pour au final me vriller le cerveau et me rendre complètement addict à ce titre : j'écoute la BO en boucle depuis samedi !

LOST STARS
(Gregg Alexander, Danielle Brisebois, Nick Lashley, Nick Southwood)
Please don't see 
Just a boy caught up in dreams and fantasies
Please see me
Reaching out for someone I can see
Take my hand
Let's see where we wake up tomorrow
Best laid plans
Sometimes it's just a one night stand
I'll be damned
Cupid's demanding back his arrow
So let's get drunk on our tears and
God, tell us the reason
Youth is wasted on the young
It's hunting season and the lambs are on the run
Searching for meaning
But are we all lost stars, trying to light up the dark?

Who are we?
Just a spec of dust within the galaxy
Woe is me
If we're not careful turns into reality
Don't you dare
Let our best memories bring you sorrow
Yesterday
I saw a lion kiss a deer
Turn the page
Maybe we'll find a brand new ending
Where we're dancing in our tears and
God, tell us the reason youth is wasted on the young
It's hunting season and the lambs are on the run
Searching for meaning
But are we all lost stars, trying to light up the dark?


I thought I saw you out there crying
I thought I heard you call my name
I thought I heard you out there crying
oh, just the same, oh yeah
God, give us the reason, youth is wasted on the young
It's hunting season and this lamb is on the run
Searching for meaning
But are we all lost stars, trying to light up the dark?

I thought I saw you out there crying
I thought I heard you call my name
I thought I heard you out there crying
But are we all lost stars, trying to light up the dark?


A higher place et No one else like you, les deux autres chansons d'Adam Levine sont très très bonnes aussi mais Keira n'est pas en reste, avec la touchante A step you can't take back qu'elle interprète dans le pianobar, Like a fool, qu'elle chante au téléphone pour son ex et où l'actrice interprète avec sa voix toutes les émotions de son personnage pour nous toucher en plein coeur, mais aussi les plus enlevés (rock) Tell me if you wanna go home et Coming up roses avec ses beaux choeurs ("Hold on, hold on").



Le CD est complété par deux titres de Cee-Lo Green, pas mal mais dont l'absence de scène dans le film les a moins imprimé dans mon coeur, et quatre titres additionnels chantés par Gregg Alexander, sous le nom de Cessyl Orchestra, mais qui paraissent fades finalement par rapport aux titres apparaissant dans le film comme des personnages à part entière.


J'espère que ces lignes et les extraits vous donneront envie d'aller au cinéma vous laisser porter par la magie de ce très beau film ; moi, j'attends déjà que le DVD sorte pour pouvoir m'en refaire une piqure de rappel :)