jeudi 28 octobre 2010

A1 : un nouveau boysband des 90's de retour

Un nouveau boysband anglais de la fin des années 90 fait son retour et quel retour ! Le nouvel album des a1, Waiting for daylight, est sûrement le meilleur album de tous ceux que ces boysband matures nous ont offerts ces dernières années, de Boyzone à Westlife en passant par Take That ou Worlds Apart.



Les A1 n'ont jamais été vraiment connus en France, mais en Angleterre surtout, ce quatuor anglo-norvégien lancé en 1999 par Columbia/Sony avec l'aide des producteurs de Westlife (Steve Mac), de Cher (Brian rawling et son équipe de production METRO) et de Peter Cunnah (leader du groupe pop/house D:REAM) avait aligné les tubes : Be the first to believe (#6), Summertime of our lives (#5), Everytime, Ready or not (#3), Like a rose (#6), tous extraits de leur premier album Here we come, puis la reprise de A-ha Take on me (#1), Same old brand new you (#1), No more (#6), extraits du second, The A list, et Caught in the middle (#2), qu'ils avaient interprété en duo avec Eve Angeli chez nous, puis enfin Make it good (#11), ultime single de leur troisième album du même nom plus rock accoustique de 2002.
C'est à cette période que le quatuor se sépara, au départ de Paul Marazzi, les trois autres se reconvertissant en solo.
Christian Ingebrigtsen repartit dans sa Norvège natale pour sortir deux albums en 2004, Take back yesterday, et 2007, The truth about lies, ainsi qu'un album de chansons de Noël entre les deux.
Mark Read resta en studio collaborer avec Brian Rawlings comme compositeur, choriste et musicien de studio avant de parfaire un premier album solo tardif l'année dernière, Peace at last, porté par un énergique single pop/rock du même nom.
Ben Adams enfin, le joli coeur de service, tenta sa chance en 2005 avec un unique single solo, Sorry (#18), avant de passer lui aussi derrière les consoles du studio et écrire pour les autres, Electric pour Lisa Scott-Lee de feu STEPS par exemple.
La particularité de ce groupe était d'ailleurs à l'époque qu'il se composait d'artistes avant tout, capables, comme des photos du premier album le montraient, de jouer de leurs instruments, ou de composer leurs propres chansons.

Heureusement pour nous, les exemples de reformations des Take That puis Boyzone l'année dernière ont su redonner l'envie à nos trois amis de se retrouver en studio et de nous concocter de nouveaux titres en groupe. Et Waiting for daylight est une belle réussite, plus pop que leur troisième album qui avait dérouté leur fanbase pop adolescente, mais pop/rock avant tout, mature sans être endormissante comme un album complet des Westlife, Boyzone et consors...

Le premier single annonciateur l'année dernière, Take me home m'avait totalement conquis, avec l'imparable envolée de son refrain accrocheur ("There's no regrets, at least not yet..."). Ils avaient ensuite présenté le plus calme Don't wanna lose you again pour représenter (sans être retenus) la norvège au concours Eurovision, avant de lancer l'album, dont la sortie est pour le moment uniquement limitée à la Norvège
, sur le troisième extrait In love and I hate it.
Ce dernier est le parfait ambassadeur des sonorités de l'album, entre rock accoustique et pop électronique, tantôt calme et mélodieuse, tantôt plus rock et enervée.
It happens every day, qui ouvre l'album avec des choeurs quasi incantatoires, appelle et rassemble autour de ce trio pas commun qui réussit à la perfection à allier toutes leurs influences entre passé et présent pour s'installer aux côtés de Keane ou Coldplay avec un son de pop/rock puissant et mélodieux. Leurs trois voix s'entremèlent et se partagent les titres co-écrits et co-produits ensembles pour nous emmener dans une épopée sonore, magnifiquement illustrée par les photos du livret et la pochette, où les trois beaux gosses, en costumes sombres, semblent échapper aux flots du déluge du film de Roland Emmerich, 2012, laissant leurs vieux CDs, souvenirs et passé de boysband au fond de l'eau. Les photos portraits du livret les montrent tour à tour le visage comme couvert de terre, ressucités, déterrés même.
Don't wanna lose you again
enchaîne avec des claviers très en avant et, par sa mélodie, me rappelle une autre chanson sans que je parvienne à mettre le doigt dessus, pour une ambiance très Keane, le genre de rock que j'aime, guitares mais pas trop, piano et voix haut perchée bien en avant. L'intro de In love and I hate it repousse l'instant fatidique mais quand le refrain arrive, on tombe inexorablement "in love" avec cette chanson très rythmée que le groupe a par ailleurs fait remixer au son club par les magiciens anglais Club Junkies, ex du team Almighty et oeuvrant principalement sous le pseudo 7th Heaven.
Bad enough
garde un rythme lancinant sur les couplets, avec petite envolée de respiration dans les aigus, ainsi que sur le refrain où la phrase "If you want it bad enough" se vrille dans nos oreilles et y reste pour longtemps. Peut-être pas un futur single, mais un excellent titre d'album d'inspiration années 80 je trouve. Nothing in common se fait moins syncopé, avec un couplet mélodieux mais quand le refrain déboule, c'est du gros son, pêchu et carré qui renverse tout sur son passage ; on se voit bien chanter en choeurs ses paroles en fosse devant une scène live.
Take you home suit et j'avoue ne pas me lasser de ce titre. Un seul regret, qui pour moi a pénalisé l'exploitation de la chanson dans les médias : son titre. No regrets aurait permis de mieux la mémoriser. La plage suivante, Six feet under, pour moi rend hommage, non pas à la série télé mais au son eighties du nain pourpre, époque Let's go crazy. Deux minutes quarante cinq de pop funky en diable et diffuseur de phéromones sonores qui n'est pas sans rappeler l'univers de Darren hayes. Je vous mets au défi de ne pas remuer un orteil !
Good things bad people revient dans un territoire plus soft rock, avec des arrangements très laid-back tout en étant rythmés, et un refrain ouaté tout en effets de réverb hypnotique. Les bons titres s'accumulent décidément sans se parodier... Perfect disaster est le suivant en lice et on retrouve A1 en petits frères de Keane. Le refrain est enlevé et porte la chanson autour de couplets plus calmes.
Les choeurs féminins d'une belle blonde suédoise à n'en pas douter illuminent le titre suivant, The life that could have been, vers la fin d'un album que les garçons contrôlent de bout en bout, voix, réalisation, instruments, écriture et composition... C'est un nouveau titre alliant sonorités électroniques, guitares et mélodie pop/rock mais le refrain n'a pas de phrase choc qui se retienne bien pouvant lui faire prétendre à une sortie single. Le gimmick reconnaissable de la chanson, c'est sur le dernier tiers l'ajout de la douce voix claire de cette Sara qui s'immisce entre les voix des trois gars pour enfiévrer le refrain en ad libitum jusqu'à la fin épurée et instrumentale.
Out there est l'avant dernier titre et une nouvelle fois un hymne pop/rock puissant au refrain répétitif sans qu'il lasse et qui bénéficie d'un gimmick vocal qui se retient facilement et nous fait reprendre en choeur ce petit air de "doo doo doo doo" qui reste bien en tête, à la manière des "doo doo doo doo" des Silencers sur leur tube de 1988 The real McCoy. La chanson titre de l'album clôture la marche et l'on termine comme on a commencé, power ballade piano/guitare au refrain calme et puissant, qui là penche plus vers Coldplay. Waiting for daylight semble se terminer doucement à 3'29 mais le piano continue d'égrainer ses notes et la batterie reprend, suivi des autres instruments pour un baroud d'honneur senza voce où nos trois garçons se font plaisir à prolonger ce bon moment un peu plus, jusqu'à 5'21.

En conclusion, Waiting for daylight est un album indispensable si tant est que vous aimez, au choix, A1 depuis leur premier album, la pop/rock commerciale sans prise de tête, la pop électronique aux accents de guitares assumés, les groupes du style Colplay/Keane, ou simplement les beaux gosses en brochette qui savent chanter. Attention cependant pour les adoratrices(/-teurs?) de cette dernière catégorie, point de sourires ultrabright ni de torses imberbes dévoilés dans le livret : les minets sont devenus des hommes, les poils ont poussé et la maturité les a rendus plus sérieux : le boysband est devenu un simple groupe de potes musicos et chanteurs, mais à mon humble avis, dès le départ, c'était une bonne cuvée...

samedi 16 octobre 2010

Ultra (Ysa) Ferrer!

Bien que sorti fin Septembre, Ultra Ferrer, le quatrième album studio de la belle Ysa ne trouve qu'aujourd'hui sa place parmi mes reviews :
D'abord parce que je voulais me laisser le temps de l'écouter, de l'écouter, et de l'écouter encore, pour mieux en critiquer la substance digérée...
Ensuite, par manque de temps, ça fait un bail que je n'ai rien posté ici...
Enfin parce que ce soir, Ysa Ferrer le présentera sur scène à Bobino Paris, que je ne pouvais pas y être, alors comme aujourd'hui est un jour spécial, c'est le bon pour en parler ici !



L'album standard se compose de 13 titres que je vais comme à mon habitude passer en revue un à un, et je reviendrai ensuite sur les chansons inédites offertes en bonus sur le deuxième CD de la version collector (N°091/500) que j'ai reçue.


1/ ULTRA 2'07 7/10
L'album commence par une courte plage d'intro atmosphérique mais qui fait monter la sauce pour démarrer vraiment avec la plage 2. Peu de paroles mais de bons loops électroniques et Ysa qui répète le titre d'une voix de sirène envoutante : "ULTRA... être là ensemble". Nul doute que le concert de ce soir démarrera également par cette parfaite entrée en matière.

2/ HANDS UP!
3'24
8,5/10
Le premier vrai titre de l'album est aussi son second extrait, une chanson dansante électro au refrain répétitif qui se scotche en tête et vous fait remuer du popotin tout en se voulant côté paroles un instantané de la jeune blogger-génération d'aujourd'hui, rebelle mais consumériste. Hands up! voit Daniel castano partager sa réalisation avec un Gilles Lakoste, qui réalise en solo la moitié de ce nouvel album quand par le passé il n'avait été qu'un collaborateur/remixeur (Sens interdit puis Last Zoom) et leur son est bien puissant même si j'aurais vu de meilleurs titres sortir en single. J'attends les remixes pour changer d'avis...

3/ HORS SERVICE 3'25 7/10
Hors service est lui produit par DJ Ram & SD, qui avaient remixé précédemment Made in Japan, On fait l'amour et French kiss. Toujours electro-dance, ce nouveau titre est une bonne plage d'album mais ne mériterait pas de sortir en single, sauf pour mieux faire connaître la rime que j'adOOOre "...que d'écouter Benoît XVI nous faire la catéchèse..." .

4/ FRENCH KISS 3'16 10/10
Heureusement LE tube et premier single n'est pas loin. Bénéficiant d'un refrain imparable anglo-français et de courts couplets entraînants, French kiss
frise avec la perfection. Seule ombre au tableau me concernant, un traitement sonore electro un peu trop syncopé par moment qui risque de mal vieillir. La version démo que l'on trouve sur le CD bonus prouve que dès l'origine, entre Daniel et Ysa, toutes les bonnes idées étaient là. Le remixeur de Lady Gaga ou Rihanna Chew Fu n'a fait que s'en inspirer pour parer la chanson d'un écrin plus solide pour l'international. Gilles Lakoste en a également fait une version radio présente sur le CD maxi (un peu plus courte : 2'57), qui, si elle est aussi bien punchy, se revèle moins instantanée que celle choisie à raison donc comme version lead. A retenir enfin de cette chanson (où Ysa s'offre, après les sex-toys de Made in Japan, un escort boy) les parfaites paroles "Le temps est supendu, tu t'allonges et je plonge à corps perdu". Daniel Castano est vraiment un orfèvre de la rime dont je ne me lasse pas du talent !

5/ SEPT ANS DE MALHEUR 3'42 9/10
Time for a pause now, avec Sept ans de malheur et son ambiance à la Mourir pour elle/Coma d'amour bien que la musique (comme la réalisation) soit de Gilles Lakoste. La voix d'Ysa y redevient douce et soufflante, en mélancolique Blanche-Neige face au miroir brisé de ses amours contrariées. J'aime aussi beaucoup cette facette de notre Ysa Ferrer, à l'opposé de la glitter-ball disco-dance, mais cette chanson lente et atmosphérique aurait gagné a être repoussée un peu plus loin sur le CD je trouve, même si Ysa a visiblement fait le choix de caler ses chansons douces à intervalles réguliers plutôt que groupées vers la fin.

6/ POM POM GIRL 3'37 10/10
Les beats reviennent aussi vite qu'ils étaient partis avec Pom pom girl et mon deuxième titre préféré de l'album et favori d'Ysa apparemment, que j'espère bien voir sortir en single un jour. Ce tube en puissance rend hommage aussi bien à ces transformistes qui osent devenir le temps d'une indémodable chanson de cabaret leurs idoles qu'à ces artistes hautes en couleur qui osent tout sur scène comme Lady Gaga et inspirent les petites filles qui se rêvent stars demain, comme Madonna ou Dalida ont pu inspirer petite Ysa il y a quelques années de cela. Les arrangements de Gilles Lakoste sont calibrés pour la dance et très inspirés de la version originale de Daniel Castano (en démo bonus sur le CD#2) et le refrain est très accrocheur même s'il pourrait souffrir de ne pas inclure une seule fois le titre de la chanson. Heureusement, Ysa martèle suffisamment sa "Pom-Pom girl" ailleurs dans la chanson et l'on rêve déjà d'un visuel américain avec chorégraphies sur mesure en pochette et clip pour retenir l'attention en radio et TV sur ce génial tube ! Côté paroles, mes préférées de l'album qui rendent hommage en jeu de mots à Balavoine avec un superbe "C'est mon vice ma bataille".

7/ JE VOIS 2'59 10/10
Single potential à répétition avec ce très punchy rock Je vois aux couplets plus calmes voir timides comparés au refrain qui déboule comme un ouragan et emporte tout sur son passage à renfort de riffs de guitares qui mettent le feu au tapis (rose de la pochette). La mélodie et la voix d'Ysa dans les couplets me fait penser à un vieux tube de Corynne Charby mais le refrain bascule vers t.A.T.u., P!nk ou Avril Lavigne. C'est Gilles Lakoste qui a donné tout ce relief à la version originale présentée en démo sur la compo de David Revel et il en a vraiment fait un tube en puissance. Pour tous ceux qui avaient aimé la Ysa rock de Made in Japan, c'est l'explosion dans le pantalon garantie !

8/ I AM JUST INNOCENT 3'55 10/10
La guitare reste bien en avant sur la plage suivante où Ysa raconte l'histoire de Florence Cassez, cette française emprisonnée à vie au Mexique. Sans prendre parti, elle réagit sur la manière dont tout semble avoir été orchestré par les médias et la police mexicaine pour offrir au public un modèle de procès des trafiquants de drogues, tout en opposant et en incarnant la présumée coupable et condamnée de la lancinante phrase titre "I am just innoncent". Ce que je trouve amusant, c'est qu'avant de lire les commentaires d'Ysa sur l'inspiration de ce titre (interview dispo http://www.idolesmag.com/interview-81-Ysa-Ferrer.html) , je pensais à la manière dont Loana était traitée par la presse people et la manière dont on pouvait un jour être adulée et le lendemain être descendue en flamme et poursuivie par les paparazzis asoiffés de scandales et de glauque-story ; comme quoi le thème abordé est universel. Côté musique, rien à dire, Gilles Lakoste et son acolyte ont su composer une scie rythmique qui se vrille dans vos tympans avec un refrain imparable. Si le texte paraît un peu trop fort pour une diffusion radio, la chanson en elle-même est un nouveau tube et troisième à la suite !

9/ ON TUE CE QUE L'ON AIME 3'11 8/10
C'est sans doute pour casser ce rythme que l'on enchaîne avec On tue ce que l'on aime qui, s'il est très entrainant, est un titre d'album qui manque du relief nécessaire à une exposition en radio. Ce n'est pas le refrain qui est en cause mais les couplets un peu trop syncopés, façon un pas en avant, deux en arrière, et sans paroles coup de coeur comme à l'habitude.

10/ UN JOUR 4'20 9,5/10
Douce Ysa revient sur Un jour pour revenir sur son passé de petite fille devenue jeune femme qui monte à Paris sous le regard d'une mère qui doit la laisser quitter le nid et anticiper déjà l'heure ou Nova-Louna s'envolera loin des bras de sa mère. Ce titre tout en émotion qui n'oublie pas d'avoir une solide mélodie croise espoir et mélancolie sur des arrangements classieux de cordes et déroule ses quatre minutes vingt de plaisir sans que l'on s'en rende compte si bien qu'à la fin, on s'étonne presque que ce soit déjà fini... Une belle réussite !

11/ FREAK WEATHER 3'52 20/10
Mais c'est sans comparaison avec le titre suivant, mon préféré de l'album, où Ysa revient tout en disco dance, glam & paillettes, et tout en anglais. Quand certaines paroles des versions anglaises des singles de l'album précédent, ou le phrasé parfois, m'avaient laissé un drôle de goût dans la bouche, Freak weather, lui, ne m'emplit que d'émerveillement, bonheur et plaisir ! Entrainant, insouciant, intemporel et dansant, c'est la synthèse parfaite de ce qui pourrait faire exploser Ysa à la face de la planète entière, un single OBLIGATOIRE, le tube qu'il lui faut pour s'installer durablement dans les discothèques de la planète entière. Et là encore, c'est à la réalisation de Gilles Lakoste que l'on doit ce petit plus qui fait tout la différence car la version démo ne me ravit pas de la même manière. Ne manque plus qu'un clip à la One-T ODC version Ysa "Mes rêves" made in Japan et Ysa trustera les chaînes videos du monde entier avec ce petit bijou indémodable.

12/ TANT QU'ON S'AIME 3'20 10/10
C'est un autre remixeur passé d'Ysa, Markko, qui apporte sa touche perso au titre suivant, l'excellent disco-pop Tant qu'on s'aime, tel un On fait l'amour (Part 2) sans le sample des Rondo Veneziano. Les couplets sont peut-être un peu plats mais le refrain est tellement accrocheur que je me demande pourquoi cette chanson n'arrive qu'à la fin du CD. Finalement, Ultra Ferrer est construit comme une ascension en spirale, une montée en flèche en appesanteur avec quelques loopings pour perdre un peu de pression le temps d'une chanson douce, mais dont le seul but est l'orgasme final.

13/ CE JE NE SAIS QUOI 2'14 9/10
Et après tout orgasme, il y a l'après, ce court instant où la petite mort nous laisse planer sur un nuage entre ciel et terre et où les pensées vagabondent. Ce je ne sais quoi, mise en musique d'Ysa d'un texte de son ami et proche Jean-Rémy Gaudin-Bridet, est une déclaration d'amour indéfectible magnifiée en version accoustique claviers/cordes. Sa version démo piano/voix est présente sur le CD bonus pour une courte incursion en backstage studio. Seule ombre au tableau, l'utilisation en rime du nom d'un photographe que je ne connaissais pas (William Eggleston) et je ne dois pas être le seul, ou alors honte à moi, ce qui rend la chanson un peu élitiste à ce moment là... mais Mylène Farmer l'avait fait avant elle sur Je te rends ton amour sans que les fans lui en tiennent rigueur. Ce petit moment d'émotion qu'elle partage ainsi en fin d'album avec chacun de ses auditeurs transpose parfaitement le texte en lien tissé entre elle et chacun de ses fans et je ne doute pas qu'elle puisse faire partie des chansons en rappel de fin de concert ce soir...


CD#2 ULTRA DEMOS
Sur le CD bonus de la version collector numérotée figurent les versions démo de French kiss, Pom pom girl, Je vois, Freak weather, Tant qu'on s'aime et Ce je ne sais quoi ainsi que trois titres inédits, deux chansons lentes qui auraient peut-être empêché le décollage vers l'orgasme du tracklisting final choisi et un titre clubby qui risque fort de finir en titre bonus sur un CD maxi à venir ou en interlude de concert faisant patienter les fans pendant un changement de costumes.

1/ CETTE FILLE LA 3'28 10/10
Acoustique voix/guitare plus quelques effets discrets, Cette fille-là est une douce mélopée où Ysa semble tomber le masque de la fille trop fardée et dans l'excès qui illustre la pink carpet de la pochette et prendre du recul sur son personnage. Elle aurait très bien pu se placer en plage #14 à mon avis et si je ne regrette pas l'achat de mon collector, je suis bien triste pour ceux qui devront se contenter de la version CD normal et ne possèderont donc pas ce bijou, tel un beau coquillage trouvé dans les dunes et que l'on garde serré au creux de la main jusqu'à chez soi pour lui trouver une place de choix sur une étagère de sa chambre ou sur son chevet.

5/ MILLE EXCUSES 4'31 7,5/10
L'intro de Mille excuses me fait penser à Tony Curtis, récemment décédé, car elle distille lentement de petites notes qui semblent issues du générique de Amicalement vôtre. J'ignore si l'inspiration est réelle ou si c'est juste moi qui y vois un parallèle mais il reste au final de ce nouvel inédit un sentiment de douce et moite langueur, qui n'avait pas sa place sur Ultra Ferrer en effet même si je suis heureux de le trouver ici.

7/ DJ PLAY THAT SONG 3'32 8/10
DJ play that song voit Ysa répéter la phrase titre en alternance avec des voix passés à la moulinette vocoder façon Das Boot de U96 sur une musique technoïsante au son bien lourd et clubby relevé par des nappes de synthé ascensionnelles. J'aurais aimé que Daniel y place deux courts couplets pour mieux marquer la chanson mais c'est tout moi ; je n'aime pas les instrumentaux et ce titre en est quasiment un puisque les voix y sont plus traitées comme des instruments.


En conclusion, côté musique, ce nouvel album ne me déçoit pas du tout, comme mes notes ont pu vous le laisser entendre ; à part quelques titres moins fort que les autres, Ultra Ferrer tient bien sa promesse et Ysa nous offre là une collection du pur son Ysa Ferrer comme on l'aime, tour à tour electro, disco dance ou soft émotion.
Même si le nouveau single Hands up! ne faisait pas partie de mes favoris, il reste à mes yeux pas mal de singles potentiels, - trop même, puisque je regretterai que les absents n'aient pas été choisis -, avec en tête Freak weather, Pom pom girl, Je vois et Tant qu'on s'aime
(vous remarquerez qu'ils figurent tous en version démo sur le CD bonus).

Enfin, je ne peux finir sans un mot sur le visuel de ce nouvel album, une nouvelle fois shooté par Slam, et qui raconte en images, tout le long du livret classieux rose, noir et blanc, la vie et la chute de miss diva Ysa 'too much' Ferrer qui meurt de s'être pris les pieds dans la pink carpet devant son photographe cloné et d'avoir chuté de ses talons aiguilles... Auto-dérision à mort !