mercredi 5 février 2014

Emmanuel Moire suit son chemin en toute liberté ...et en concert à Rennes ce soir

Mercredi 3 Février 2010, j'étais à faire la queue sur l'esplanade Charles de Gaule de Rennes pour le concert à L'étage, la petite salle de concert du Liberté et je garde un souvenir impérissable du concert d'Emmanuel Moire accompagnant son deuxième album L'Equilibre, à trois mètres de la scène...

Ce soir, Mercredi 5 Février 2014, j'arrivais sur la même esplanade un nouveau billet pour voir Manu en poche (mon père Noël s'appelle Elise et je l'embrasse encore très fort <3 !!), et cette fois, la file était double et plus longue, pour la grande salle du Liberté cette fois. 1500 places occupées apparemment, à plus de 80% par des jeunes filles en fleur ou des ménagères dans la fleur de l'âge, mais aussi quelques maris, enfants et des hommes trentenaires à l'image du chanteur (allez, je me classe dans cette catégorie, même si j'ai passé la dizaine!). Bien que loin dans la file, je réussis à dénicher une place libre inoccupée en bout d'allée centrale et au seizième rang, à côté de deux petites filles fans et leur maman. Arrivé peu avant dix-neuf heures, j'ai finalement moins attendu que je le prévoyais dans le froid et le vent (mais pas sous la pluie, ouf!) et c'est assis dans cette foule toute excitée d'attendre son Manu que l'attente parut interminable.
Une musique groovy/soul en sourdine nous faisait difficilement patienter mais la scène toute prête s'offrait à notre vue sans rideau et l'on put voir petit à petit les techniciens venir brancher les guitares et déposer de petites bouteilles d'eau un peu partout et à vingt heures passées de peu, la voix d'Emmanuel Moire emplit les enceintes pour nous saluer et nous demander de réserver bon accueil à Claire Joseph, Gaëlle Mievis et Skye, soit le trio vocal soul/bluesy Sirius Plan. Difficile premier abord pour un trio de filles belles comme les trois graces côté public féminin dans la salle, déçu de ne pas voir son Manu prendre le micro de suite, mais plutôt bonne surprise pour moi qui ne savait pas que la tournée Le Chemin s'offrait une première partie, qui plus est du groupe de Claire Joseph, amie de longue date d'Emmanuel Moire (elle duettait sur Merci pour le premier album et lui a composé Habillez-moi sur le second), preuve s'il en est besoin encore que Manu est fidèle avec les gens qu'il aime et avec qui il aime travailler. De même, j'ai reconnu parmi les musicos le même batteur (Eric) qui officiait il y a 4 ans et me demande si le Fred aux claviers n'était pas déjà là aussi... Tout ça pour dire qu'après 5 titres français et anglais de leur cru, dont le dernier en mash-up sur l'intro avec Adulte et sexy, Sirius Plan a rempli son contrat avec Emmanuel, qui leur a demandé de nous faire tomber les gilet, de réchauffer la salle quoi !
Et après leur départ, c'est rebelotte, une attente qui se fait longuette, jusqu'à ce qu'enfin les musicos viennent s'installer sur leurs plots en hauteur, une violoncelliste, un alto et une violoniste à gauche derrière un beau piano droit blanc dédié à Manu, un guitariste et un bassiste en centre de scène et à droite Fred aux claviers devant Eric à la batterie. Et ils nous prennent en traître en entamant un medley symphonique de ses anciens singles (Je fais de toi mon essentiel, Etre à la hauteur, Le sourire, Sans dire un mot...) avant que le rideau de fond de scène s'illumine du logo EM en touches de piano et que la voix de Manu ne reprenne la courte chanson cachée de l'album que j'ai nommée Le chemin. Ce n'est qu'après qu'elle ait enchaînée sur l'intro de La vie ailleurs, celle ouvrant l'album, que la silhouette d'Emmanuel se profile au fond de la scène et qu'il avance jusqu'au micro pied central pour chanter parfaitement immobile et à contre-jour pour ne rester qu'une silhouette sombre ce premier titre. Et c'est avec l'envolée finale du morceau sur "l'étincelle" que la lumière éclate et fait apparaître sous un public applaudissant un Manu tout sourire, moulé dans un jean slim et courte veste à col officier sous laquelle on devine un gilet comme je les affectionne et une chemise blanche.
C'est ensuite assis sur un tabouret devant son piano, presque recroquevillé sur lui-même, qu'il nous offre La blessure, titre qu'il interprète en chanteur mais aussi en comédien, surjouant les gestes à contre-jour du jeu de lumières et ne se relever que pour entonner le titre suivant, Suffit mon amour, petite rengaine de l'édition bonus gorgée live du plaisir qu'à Manu à nous offrir son partage.
Il s'assoit ensuite au piano, et tous les musiciens passent dans l'ombre tels des marionnettes aux fils coupés, pour un piano/voix du magnifique Venir voir que j'adore et qui me donne la chair de poule. C'est toujours au piano, mais accompagné de toute son équipe, sans choriste, c'est à souligner, qu'il poursuit avec L'adversaire, superbe titre de l'album précédent et qui aurait bien mérité de sortir en single. Ce morceau a une place particulière dans le coeur de Manu et je suis ravi qu'il l'ait gardé dans sa nouvelle tournée même s'il ne pousse pas sa voix aussi haut que sur la version studio au moment de l'envolée finale du refrain.
Il termine la première partie du concert avec un second titre issu de L'Equilibre, L'attraction cette fois, et loin de son piano pour retrouver le centre de scène avant de tomber la veste et de recevoir un dessin d'une petite fille envoyée en haut des marches accédant à la scène par sa mère, mes voisines de chaise. Inutile de dire que la jeune Camille s'endormira avec des souvenirs pleines la tête et les lèvres de Manu toutes douces sur sa joue. Cela donna prétexte à un échange avec le public avant de passer à un set acoustique où Manu s'installa au milieu de ses cordes et laissa son piano à Fred pour reprendre en versions dépouillées mais magnifiées les titres "répétés" en intro de concert par le trio symphonique : Etre à la hauteur d'abord, qui me sembla déchaîner les ménagères et les flashes de smartphones, Le sourire ensuite, par un Manu plus solaire encore que sur le titre du Roi Soleil, puis Sans dire un mot, toujours aussi magnifique.
Il reprit les rennes de son piano après avoir allumé une bougie posée dessus et je sus en même temps que ma voisine le murmura à ses filles que c'était le moment où Manu accueillait son frère Nicolas le temps d'un Sois tranquille qui, comme d'habitude fit rouler une larme le long de ma joue... Je suis trop sensible, que voulez-vous, et cette musique, ce texte, cette interprétation impeccable et cette voix quasi céleste, ça me bouleverse à chaque fois ! Pourtant, cette version 2014 me sembla moins déchirante et plus forte, plus optimiste, preuve que le temps soigne les blessures et rend plus fort aussi.

La flamme de mille bougies accompagnèrent la chanson en projection sur le rideau du fond comme pour montrer combien cette chanson rendait maintenant hommage à tous les chers disparus pour qui l'on a tous en nous une petite place au chaud, mais la flamme unique sur le piano continua de briller tandis que Manu basculait sur le présent et nous offrit un Beau malheur en deux temps, d'abord en version normale, partagée avec le public et les musiciens, puis en reprise piano/voix où Manu altéra les paroles pour les faire mieux correspondre à cette communion que le public a avec lui, et ce soir encore, comme je le pense tous les soirs, mais c'est tellement facile avec un artiste comme lui, simple et irradiant de sympathie par tous ses pores, et tellement heureux d'être là à faire ce qu'il aime et de nous rendre heureux ainsi... Il a toujours ce même sourire sur les lèvres et dans les yeux qu'un gamin de six ans ouvrant ses cadeaux à noël ! Emmanuel Moire est avant tout un artiste sincère et c'est cette vérité qu'il donne au public qui fait que le public se reconnaît en lui et lui rend cet amour en partage.
Le partage, justement, il nous en donna plus encore avec son prochain single je pense, Ici ailleurs, qui commença avec des arrangements électro/trance planants et des projections de soleil couchant/levant rougeoyant en fond de scène, tandis que Manu patientait avant de lâcher les chiens et de partir à fond au second refrain et de descendre de scène virevolter comme un zébulon entre nos rangées et passer à une poignée de main de moi, que je ne tentais pas de faire vu qu'il était devancé et suivi par deux accompagnateurs mais aussi plusieurs fans à smartphones en train d'essayer de le filmer. J'avais émis l'hypothèse qu'en sorti single, des choeurs multi-ethniques feraient de ce titre un parfait single de l'été façon M.Pokora/Yannick Noah mais la version électro-spatiale du concert me donne envie de voir ce remix (made in Ninjamix à coup sûr) s'offrir en bonus également sur iTunes !
Adulte & Sexy justement, qui avait lui seul bénéficié d'un traitement remix de Christian Lieu pour sa sortie single, et Ne s'aimer que la nuit suivent et cette enfilade de tubes dansants sous les jeux de lumières s'affolant façon discothèque et stroboscope, s'ils me remplissaient de joie et me faisaient me dandiner debout comme tout le monde en tapant des mains, me laissa penser que l'heure de la fin approchait mais son dernier single bénéficia encore d'une reprise totalement électro avec projections électriques où Manu dansa encore mais finalement plus sagement que sur l'Adulte & Sexy de 2010 où il avait entamé un effeuillage. Mais pas là, malgré l'appel des premiers rangs à le voir tomber le pantalon ou la chemise lorsqu'il ôta sa veste puis son gilet ;)

Ses musiciens le quittèrent et il resta seul en scène pour nous annoncer qu'il allait falloir nous quitter et nous demander si on voulait bien accueillir à nouveau les filles de Sirius Plan. Bien que les ménagères ne semblaient pas trop d'accord, Claire, Gaëlle, Skye et sa guitare arrivèrent, pour chanter avec lui un Promis acoustique et terriblement sexy, avec les filles donnant le rythme de feulements sexy dans le souffle, sauf qu'à ma droite, un groupe de fans se moquèrent de ces "hhha hhhha" et que leurs fous-rires me gachèrent un peu mon plaisir. Heureusement, les quatre artistes ne semblèrent pas s'en préoccuper, ou même l'entendre, et c'était ma fois une belle surprise.
Nouveau rappel avec ses musiciens cette fois, et Manu les fit revenir un à un en les présentant, puis en reprenant avec eux Quatre vies, au texte magnifique de Yann Guillon, et très touchant placé ainsi en au-revoir de la troupe. Mais comme il nous aime et qu'on en voulait encore, après le départ de son équipe, on lui amena une guitare acoustique, et il en plaisanta en disant qu'en effet il allait essayer d'en jouer, pour changer du piano, et là, il redescendit même recueillir en toute "liberté" les compliments d'une fan venue au premier rang le complimenter sur ses prestations de danseurs avec Fauve sur TF1 avant de remonter sur scène et reprendre ses accords pour un ultime bonus, une chanson inédite dont le refrain est "le chemin est infini, qu'en fais-tu maintenant?". J'avoue que j'ai trouvé ce titre un brin répétitif et longuet mais arrangé différemment, il mériterait à être plus connu sans doute :) Y'a rien à faire, moi, la guitare sèche à la Cabrel, c'est pas ma cam' ! Je préfère le piano/voix... Mais comme il aime finir ses concerts par un inédit en cadeau pour ses spectateurs, on ne va pas se plaindre...

Voilà, c'était fini... Sorti du Liberté, il était 22h40, soit 2H de concert avec Manu et environ une demi-heure pour la première partie ; à part l'attente une fois entré dans la salle, je n'ai pas vu le temps passé et avant que ma mémoire ne flanche ou n'enjolive, j'ai tenu à poster mes impressions sur mon blog, pas mal délaissé ces derniers temps, mais Manu a le don de me donner envie d'écrire !

J'espère m'être bien souvenu de l'ordre des chansons mais si jamais, ou si vous avez des commentaires, n'hésitez-pas !