Il est loin le temps de la première Star Acacemy, mélange à la française de Pop Idol et de Big Brother, où la toute jeune niçoise Jenifer Bartoli était courronnée gagnante du phénomène Star Ac' sur TF1...
Trois albums studios plus tard (Jenifer en 2002 et 1 000 000 d'exemplaires, Le Passage en 2004, 600 000 ex., et Lunatique en 2007, 300 000 ex.), un bébé puis une séparation avec l'acteur/musicien/acteur Maxim Nucci (réalisateur du premier album Popstars des L5, premier rôle et compositeur du film musical avec Richard Anconina et Ginie Line, Alive, qui révéla Christophe Willem bien avant la Nouvelle Star, et devenu artiste reconnu et consacré sous le nom de Yodelice), la belle brune a aligné les tubes et changé souvent de style, commençant dans un univers très variété française pour son premier album avant de durcir le ton vers du pop/rock pour le second puis de s'adoucir avec du funk, ska, reggae sur le troisième.
Pour son quatrième opus, Jenifer a dû s'entourer d'une toute nouvelle équipe, puisqu'elle s'est séparée professionnellement en même temps qu'émotionnellement du père de son enfant, Maxim Nucci. Si Pierre Guimard et Pierrick Devin co-réalisent l'intégralité de cet Appelle Moi Jen en en composant certains titres, ils ont fait équipe avec quelques paroliers et compositeurs (Jérôme Attal, Pierre-Dominique Burgaud et Antoine Chance principalement) et donnent à ce nouvel album une belle cohérence. Notez que la chanteuse Rose a fourni les paroles d'un titre, de même que David Verland (de l'ancienne équipe) et que le premier single Je danse est l'oeuvre du trio Siméo / Chat / F.Lyonnet.
Si je n'étais pas un inconditionnel de Jenifer, tout en appréciant certains de ses titres les plus pop, ce nouvel album sonne pour moi comme un sans fautes ; d'inspiration funky / pop très années 80, cet Appelle Moi Jen enchaîne les titres rythmés, dansants, aux mélodies entêtantes et sucrées alliées à des paroles piquantes et imparables. Jenifer s'y attache à ajouter de la langueur à sa voix, faisant traîner ses fins de phrases à la manière d'une Jeanne Mas et je ne peux m'empêcher à chaque écoute de penser à comme une filiation reliant ces deux brunes. Moins en force, plus en caractère, la voix de Jenifer ici me rappelle celle de cette idole des eighties, option funky 70's revival. Bien que d'inspirations résolument rétro, cet album demeure très frais, très actuel et surtout très addictif !
1/ A peine
1/ A peine
A moins de 3 minutes, le premier titre interpelle par ses arrangements ciselés, funky pop nappée de synthés lui donnant du relief et d'envoutants "Ooh ooh ooh". Sa mélodie reste bien en mémoire, ritournelle entêtante qui ne vous quitte plus, surtout sur son refrain et "sous l'apparence les apparats, qu'est-c'que t'en penses, qu'estc'que tu bois...? Faut voir dessous pour en être sûr"... Et dès ce titre, la voix de Jenifer me scotche comme une ressucitée de Jeanne Mas. Futur single, à n'en pas douter! 20/20
2/ Je danse
L'intro groovy de Je danse enchaîne sans nous faire cesser de battre la mesure des deux pieds. La rythmique ici se fait plus syncopée - Je craque complètement sur le Hands clap en fond musical -. La voix de Jenifer est quasi conversationnelle sur les couplets quand le refrain la revoit faire trainer ses fins de phrases à la Jeanne Mas et pour le pont, le texte se déroule en mode diarrhée limite rap en voix parlée. J'aime moins que le titre précédent mais c'est tout de même diablement efficace pour le single de son retour ! (NB : Son "J'ai moins peur à vrai dire des vampires que de ton souvenir" du refrain me semble surfer sur l'effet de mode Twilight/True Blood) 19/20
3/ La vérité
3/ La vérité
La vérité commence presque a capella, voix + rythmique, avant de monter en puissance couplet après couplet, jusqu'au pont explosif et salvateur, plus rock aussi, avec sa guitare, funky mais rock, bien en avant et surtout son ad libitum "Tu ne la changeras pas". Par sa mélodie, cette chanson paraît tourner en boucle, crin crin lancinant mais mélodieux comme rayant la surface pour faire apparaître sa vérité. 18/20
4/ L'amour fou
4/ L'amour fou
Le tempo se calme pour une intro ouvrant sur une ritournelle pop toute ouatée mais dopée par une rythmique imparable. Ce titre baigne dans une atmosphère onirique qui me rend fou amoureux de Jen ! 20/20
5/ Les autocollants
5/ Les autocollants
Le petit bijou de l'album se dévoile en plein milieu du CD, via cet uptempo pop ultra vitaminé au tempo dévastateur et frénétique et aux paroles géniales où tout du long des trops courtes 2'05 Jen arbore des hommes collants d'une métaphore filée sur les autocollants. Seul bémol donc, la durée de ce titre : il est si rapide qu'il file vers sa fin à 200 km/h et qu'il se termine à peine commencé. Replay OBLIGATOIRE ! 20/20
6/ Le dos tourné
On revient sur un format de chanson plus habituel couplets/refrain de 3' avec Le dos tourné, aux arrangements très chauds et funky tendance psyché. C'est la chanteuse Rose qui s'est collée au texte et ce pourrait être un single moins déroutant pour les radios, mais j'aime moins... 16/20
7/ L'envers du paradis
Retour aux atmosphères ouatées et au tempo bien décéléré sur ce titre magnifique. Là encore, il pourrait moins dérouter les radios, rappelant le meilleur de Jenifer façon ballade variété française, tout en se parant d'atours classieux et sobres : superbes arrangements, paroles enjôleuses. Jen me fait penser cette fois à Lio, époque Des fleurs pour un caméléon, période Daho donc, d'inspiration Chamfort, Doriand, etc. 20/20
8/ Pole dance
8/ Pole dance
Intro façon backstage bar à hôtesses, avec talons qui claquent, porte qui se referme avant l'entrée en scène d'une Jenifer séduisante et aguicheuse, aussi bien par la musique disco/funk sexy, calme et groovy à la fois, la voix suave et chaude, et les paroles sur cette fille des nuits se dévoilant face au public masculin dansant autour de sa barre chromée. SINGLE ALERT ! J'imagine déjà les ravages du clip dans le coeur des téléspectateurs mâles de 7 à 77 ans... ! 20/20
9/ Pas que ça à faire
9/ Pas que ça à faire
On retrouve sur ce nouveau titre rythmé une atmosphère plus rock proche de celle de La vérité. Girl power bien en avant au niveau des paroles, musique d'inspiration Rita Mitsouko si l'on veut mon avis, ce Pas que ça à faire remue bien encore nos popotins avant la fin annoncée prochaine, sauf que comme pour Les autocollants, le titre se termine en pied de nez presque à peine commencé : 2'35 ! 16/20
10/ Le risque
L'album, dans sa version normale 10 titres (c'est court et bon comme un vinyle des années 80 ça !), se termine par la chanson la plus lente et seule vraie ballade de l'album, quoiqu'on ne puisse pas vraiment parler de ballade pour qualifier cette plage de langueur qui s'étire et se déroule presque sans fin (3'47, rendez-vous compte !) jusqu'à s'éteindre comme une allumette dans une myriade d'étincelles sonores. 17/20
11/ C'est quand qu'on arrive (bonus version limitée)
11/ C'est quand qu'on arrive (bonus version limitée)
La version digipack profite d'un titre bonus (et ça ne fait que onze titres malgré tout !) et c'est un retour au début du CD : pop eighties à fond, inspiration Jeanne Mas plus flagrante encore, Jenifer décomplexée qui s'amuse et chante à tue-tête avec sa brosse à cheveux devant le miroir de sa chambre d'ado cette pop légère et sucrée fun & funky : on s'y croirait ! 18/20
En conclusion, jenifer a déclaré avoir voulu retrouver du fun et du rythme pour pouvoir s'amuser sur scène avec son public dansant sur ses chansons : rien à dire, cet album atteint sa cible : on n'a qu'une envie lorsqu'il s'arrête, le ré-écouter une deuxième fois, ou l'écouter en boucle après tout, ça évite de devoir rappuyer sur Play à la fin, et comme elle arrive trop vite... (le CD fait 35 minutes chrono !) C'est bien là mon seul reproche : cet album est GENIAL mais trop court...
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