dimanche 16 juin 2013

Brian Cross, InnoCence & Alex Gaudino : la pop/house made in Europe du Sud ne connaît pas la crise

Alors que les sorties françaises d'albums de pop/dance sont rares, c'est sur le site espagnol d'Amazon que j'ai fait mes emplettes récemment afin d'accueillir dans ma discothèque personnelle 3 nouveaux CD absolument incontournables pour les amateurs de pop/dance teintée d'électro ou de house music commerciale.

Et d'abord, Pop Star The Album du jeune (26 ans) DJ ibérique Brian Cross, de son vrai nom Brian Fortuny Cruz, basé à Barcelone mais aussi DJ résident d'Ibiza. Composé, à la manière de David Guetta, de 14 singles potentiels en collaboration avec différents artistes poussant de la voix le plus souvent sur ses compositions/productions (réalisées à quatre mains avec son compère Oriol Crespo), cet album est une tuerie du début jusqu'à la fin et je ne me lasse pas de l'écouter.

01 TOGETHER 3:47 feat. Daniel Gidlund 10/10
L'album commence avec le planant Together, premier de deux titres très réussis qui voient Brian Cross inviter le chanteur/producteur suédois Daniel Gidlund s'emparer du micro et nous offrir un bon morceau mélant inspiration trance et arrangements plus électro/house dans un cadre de pop radiophonique très porteur, le genre de titre qui vous file la pêche pour la journée, avec un vocal presque rock dans l'énergie et l'intensité.


02 BOOM BOOM 3:19 feat. Inna 8,5/10
C'est au tour du dernier single en date et de la chanteuse dance roumaine Inna de faire décoller l'album et cette fois, il faut avouer que Brian Cross se laisse emmener dans le territoire habituel de la belle diva des dancefloors européens. Sa pop/dance sautillante habituelle se mèle à un beat électro/house mais ce qui prédomine le morceau, c'est la voix un peu acidulée de la chanteuse et la rythmique ping-pong d'eurodance actuelle.


03 SOLDIER 3:40 feat. Daniel Gidlund 10/10
Le chanteur suédois revient déjà au micro pour le premier single en date enregistré avec le DJ star espagnol et leur Soldier, co-écrit comme Together par lui, est une bombe absolue, avec un refrain qui emporte tout sur son passage et un break instrumental rythmé qui doit bien pulser dans les enceintes en discothèque... La façon dont Daniel chante "I'll be your soldier, I'll be your fighter..." me rentre sous la peau et me fait vibrer au rythme de la musique de la même façon que When love takes over avait su le faire avec la voix de Kelly Rowland.


04 MORE THAN A LOVER 3:38 feat. Marian Dacal 10/10
Retour aux voix féminines pour les titres suivants et d'abord More than a lover avec la vocaliste de studio Marian Dacal, habituée des featurings dance. Premier titre écrit et produit par d'autres, c'est un bon morceau rythmé à la rythmique lancinante mais tubesque et ce doit expliquer pourquoi il s'est fait une place sur l'album à côté des propres morceaux du DJ producteur... sauf que, puisqu'il ne l'a ni écrit, ni composé, ni réalisé, ni chanté, je ne vois pas pourquoi ce morceau figure sur l'album de Brian Cross :) ?  A moins qu'il l'ait quand même (re)mixé ?

05 AVIATOR 3:38 feat. Mandy Santos 9,5/10
Second titre non crédité à Brian Cross, Aviator, écrit et produit par Pasi Sittonen, est une autre chanson dance rythmée avec un refrain très porteur et son interprète, Mandy Santos, a une bonne voix de diva qui sait envoyer le bois !

06 GIMME A SMILE 3:26 feat. Jackie Sagana 8/10
Gimme a smile voit Brian Cross et Oriol Crespo revenir à l'écriture et à la production du titre, mais avec Augustin Sarasa, et c'est la première fois où je les sens en dessous ; la chanson est un peu datée je trouve, et même si elle est bien rythmée, je trouve qu'elle un peu vite en rond. Elle est trop répétitive à mon goût dans ses rythmiques et le gimmick post-refrain, et la chanteuse, moins diva, se fond d'un rap en break, et ça donne un côté trop urbain au morceau à mon goût...

07 OH LA LA 2:58 feat. Dmol 9/10
Vous allez dire que je compare toujours à David Guetta mais sur ce titre, c'est obligé, tant ce Oh la la me paraît inspiré des Sexy bitch avec Akon et surtout du Memories avec Kid Cudi. Et bien que ces deux morceaux datent de 2009, ce titre avec Dmol tient la route et même s'il fait un peu rétro, avec une rythmique eurodance inspirée par Dr. Alban peut-être, il ne sonne pas aussi daté que son prédécesseur, et finalement, il tourne même un peu court quand ça s'arrête avant 3'...

08 I'M FUCKING AWESOME 4:08 feat. Timati 9/10
Plus de rap pour ce nouveau morceau qui voit les couplets rap pris en charge par la voix masculine de Timati, et le refrain s'envoler avant la phrase titre par un vocal féminin non crédité mais puissant et très dance. Ce titre plus crossover très actuel a énormément de potentiel je trouve, même s'il s'éloigne un peu dans l'urbain de ce que j'aime.

09 SAVE MYSELF 4:11 feat. Sophie Ellis-Bextor 10/10
Mais la pépite de l'album arrive avec la collaboration avec la chanteuse anglaise Sophie Ellis-Bextor et la magnifique et très entraînant Save myself, au refrain assez répétitif, mais finalement pas saoulant grace bien sûr aux intonations de la chanteuse britannique tellement class ! Outre la mélodie bien enlevée, ce qui séduit principalement dans ce titre, c'est l'opposition entre la rythmique ronronnante bien dark et la voix flutée presque insouciante de Sophie. J'ADOOOORE :) et c'est un futur single, obligé !


10 SHOT GUN 3:19 feat. Leah Labelle 9/10
On ne baisse pas de régime et on enchaîne avec Shot gun, plus rentre-dedans même, écrit en collaboration avec le collectif Bloodline (les soeurs Thorbourne derrière le duo Brick & Lace) et chanté par la belle canadienne repérée dans le show American Idol, Leah Labelle. Pas de souci là non plus pour un potentiel radiophonique avec sa rythmique addictive et son refrain puissant.


11 DREAM ALIVE 4:26 feat. Monica Naranjo 10/10
Mais pour les espagnols, nul doute que LE titre phare et single gagnant dans leur coeur est cette collaboration avec leur diva nationale Monica Naranjo, d'autant que ce Dream alive est tubesque et qu'il est surtout porté par la grosse voix de son interprète qui dévaste tout sur son passage. A noter que la chanson, si produite par le duo Cross/Crespo, a été écrite par la chanteuse et trois autres co-auteurs, dont Marian Dacal, interprète de More than a lover précédemment sur le CD.

12 CRYING FOR HEAVEN 6:24 feat. Monica Naranjo 9,5/10
Ce n'est pas la première fois que la diva espagnole montre qu'elle n'a pas peur de s'immiscer dans un domaine plus club que sa variété/pop grand public habituelle, et si son premier titre Dream alive reste finalement de la pop dansante, elle récidive avec les mêmes auteur avec un doublé gagnant pour ce Crying for heaven cette fois carrément orienté clubbing, déjà par le timing (6'24 !) mais aussi par la rythmique (tribal house à fond) et les vocalises soulful à l'américaine. Ce titre, s'il nécessiterait une version edit plus courte pour être radiophonique, n'en est pas moins tubesque dans sa version longue originale et figure j'en suis sûr dans la setlist du DJ pour Ibiza.

13 WHATEVER IT TAKES 3:40 feat. Marta Sanchez 10/10
Triplé gagnant pour les divas made in Spain puisque suivant les deux titres de Monica Naranjo vient sa challengeuse à mes yeux, j'ai nommé Marta Sanchez, pour un autre gros single potentiel produit par Brian Cross et son compère mais écrit par d'autres. Et là encore, c'est une pure pièce d'anthologie dance/house radiophonique avec un refrain en or taillé sur mesure pour la voix puissante de son interprète. Et ce Whatever it takes est là encore finalement plus house qu'électro, plus intemporel et indémodable qu'actuel.


14 WHY DON'T YOU 3:39 feat. Recardo Patrick 9,5/10
Ultime plage du CD, Why don't you est le premier titre composé par le DJ et dont le potentiel populaire a sans doute initié le projet de cet album. Il est sorti en single en 2011 mais n'a pas pris une ride. C'est de la bonne piano house sautillante avec un bon vocal frais et chaud à la fois.



Le deuxième album "made in Spain" importé via Amazon.es est lié aussi à Brian Cross puisque les deux premiers singles extraits de This is love l'ont été dans leur version remixée par lui pour Geraldine Larrosa officiant sous le nom d'artiste InnoCence (rien à voir avec le groupe anglosaxon des années 90 porté par la chanteuse Gee Morris). En creusant un peu, j'ai découvert que cette belle blonde au look Gaga-esque est l'épouse de Carlos Marin (d'Il Divo) et qu'elle officie sous ce pseudo ingénu depuis 2007, ayant publié des albums mélant la pop lyrique à la dance populaire en reprenant principalement des titres connus (The show must go on, Frozen, Like a prayer, call me) en anglais, espagnol ou même français. Cette fois, avec ce This is love produit par Xasqui Ten (que j'avais déjà repéré sur l'album Sin Miedo de Soraya Arnelas), elle s'échappe de sa chrysalide lyrique pour devenir une icone pop/dance à part entière avec 10 titres originaux qui lui vont comme un gant.

01 THIS IS LOVE 3:42 BRIAN CROSS RADIO REMIX 3:55
JUAN BELMONTE RADIO EDIT 4:08 10/10
Présentés en trois versions courtes et une version longue, les deux premiers singles de l'album se parent de quelques variantes mais c'est le remix radio de Brian Cross qui est mis en avant en plage #1 et en single. La version originale de Xasqui Ten de This is love n'était peut-être pas encore assez club-esque avec ses choeurs lyriques encore trop présents. Le remix de Brian Cross ajoute en effet une rythmique endiablée et des effets électro/dance qui masquent la délicatesse de la version originale et lui donne un punch très actuel et irresistible. Chargé de vendre l'album après le premier single qui l'annonçait Houdini girl, This is love pompe allégrement (mais sans le créditer) le tube de 1995 des anglais de Grace, not over yet, avec la phrase répétée "it's not over, not over, not over, yet" qui suit la phrase titre au refrain et est ce qui se retient finalement bien plus. Le remix de Juan Belmonte se fait plus disco et donne plus de peps acidulé au morceau. Dans les deux cas, les remixes ont bel et bien une valeur ajoutée à la version du producteur originel qui du coup se retrouve reléguée en fin de CD.


02 HOUDINI GIRL 3:53 BRIAN CROSS RADIO REMIX 4:21
JUAN BELMONTE RADIO EDIT 4:07 10/10
Premier single représentant le renouveau musical et visuel de la belle, Houdini girl a été co-écrit par les magiciens de studio Mich Hansen (Cutfather) et Damon Sharpe (entre-autres) et c'est une bonne tranche de pop dansante. Déjà pas mal électro dans sa version originale de Xasqui Ten, le titre devient cyclone pop sous les mains de Brian Cross, qui y ajoute une rythmique turbo et des effets électro dévastateurs, tandis que la version de Juan Belmonte se veut plus laid-back, encore un peu disco aussi dans certains arrangements. Lorsque l'on voit les moyens mis dans le clip, on se dit que le management de la senora Larrosa et Warner veulent la pousser en Lady Gaga espagnole. Et toujours ces petits choeurs lyriques qui lui donnent un petit côté kitsch & camp bien foldingue. J'aime beaucoup !


03 JEOPARDY 3:17 7/10
Troisième plage du CD et première à ne pas y apparaître sous plusieurs versions, Jeopardy est un bon morceau rythmé aux choeurs actuels faits d'onomatopées "OuOh ouOh ouOh" mais  ce sont surtout eux qui retiennent l'attention et se retiennent, avec la phrase gimmick "japanese show". Là encore, on retrouve de petits éléments de choeurs lyriques en arrière plan mais je ne crois pas que ce puisse devenir le troisième extrait.

04 BACK WITH YOU TONIGHT 3:45 9/10
S'il commence doucement comme une fragile ballade, Back with you tonight prend petit à petit de l'ampleur avec le refrain qui se termine en apothéose avec un moteur à réaction électro qui l'envoie très haut et pulse grave ! Seule chanson composée par le producteur Xasqui Ten de tout l'album, je la verrais bien sortir en single sans besoin aucun d'être remixé comme ses prédécesseurs par Brian Cross ou un autre... Amusant aussi son épilogue qui se voit redevenir tout calme et fragile dans ses 5 dernières seconde.

05 FRAMED 3:43 4/10
Changement de registre avec Framed qui sonne plus pop/rock et mid-tempo, plus monotone aussi. Le refrain essaie bien de s'envoler mais on sent que Geraldine manque de ligne mélodique captivante pour pousser la voix bien haut... Bof.

06 GUILTY 3:22 8,5/10
Heureusement, ce temps mort ne dure pas longtemps et Guilty remet en route la machinerie électro/dance avec une rythmique pulsante qui dure tout le long des couplets tandis que le refrain, bizarrement, calme presque le jeu avant de remettre la sauce au rythme binaire. Retour aussi des envolées lyriques au deux tiers de la chanson, le temps d'un bridge aérien qui alterne agréablement avec la fin du morceau. Single possible...

07 SILHOUETTE 3:06 7,5/10
On calme le jeu à nouveau avec Silhouette mais ce nouveau mid-tempo reste puissant, dans la mesure et un cadre maîtrisé, d'autant que la chanteuse y montre ses capacités vocales, tant en voix pop que lyrique (toujours dans les choeurs uniquement).

08 IN THE LIGHT 3:30 8,5/10
Offert cette fois par des auteurs suédois, cette nouvelle chanson retrouve un potentiel tubesque avec une rythmique en mode turbo eurodance et des arrangements malgré tout délicats. In the light mériterait bien d'être mis plus en lumière que sur cette fin d'album. Encore une fois, des chants de Castafiore font le break avant que la fin du morceau se termine presque en accoustique.

09 KISSES LIKE SOFT RAIN 2:51 7/10
Décidément très varié, l'album enchaîne avec un Kisses like soft rain à la rythmique lancinante, aux arrangements dark et noisy qui me font penser au groupe Garbage, et à un refrain qui sort de sa torpeur, avec un esprit presque rebel rock, et toujours (ça devient systématique), un bridge lyrique.

10 U SO MEAN NOTHING 2 ME 3:20 7,5/10
Dernier titre original avant que les différentes versions alternatives des deux premiers singles reviennent finir le CD, U so mean nothing 2 me calme le tempo et c'est presque une ballade, enlevée, et pimentée d'envolées lyriques en fin de refrain, qui me fait penser à ce que la belle faisait précédemment, comme une page de rappel de l'univers original de la chanteuse, lyrique avant tout, qui termine la chanson. J'aime bien aussi finalement...



Même s'il est moins varié que l'album de Brian Cross, celui d'InnoCence n'en demeure pas moins au-dessus du niveau de bon nombre de ses concurrents, et les petites touches de lyrique mêlées à la pop/dance générale lui donne un côté original et avant-gardiste même, un peu kitsch aussi malgré tout qui ne plaira pas à tout le monde, qui méritait de le faire figurer dans mon univers musical.

Dernier album importé d'Espagne mais pourtant issu d'Universal Italie, Doctor Love, le nouvel album du DJ producteur italien Alex Gaudino. Cinq ans après My Destination, qui avait vu Destination Calabria, Watch out (avec Shèna) ou encore Reaction, construit à partir du Positive reaction de Stock Aitken & Waterman pour Mandy Smith, squatter les charts club européens, il récidive et compile ses singles I'm in love (I wanna do it) de 2010, What a feeling avec Kelly Rowland, de 2011, et I don't wanna dance de 2012 avec ses derniers titres enregistrés pour nous offrir un album presque aussi réussi que celui de Brian Cross, mon léger bémol venant du fait que le CD se termine par des titres 100% club instrumentaux et en versions longues, ce qui n'est pas ma tasse de thé et gâche un peu mon plaisir...

01 I'M IN LOVE (I WANNA DO IT) 2:50 feat. Maxine Ashley 9,5/10
Ouvrant l'album, le single dance/house Top 10 dans les charts anglais en Septembre 2010, dans sa version chantée avec la voix puissante de Maxine Ashley mélée aux choeurs de John Biancale. Que dire, sinon que le titre n'a pas pris une ride et qu'il donne toujours autant envie de bouger son popotin.


02 WHAT A FEELING 2:59 feat. Kelly Rowland 10/10
Enregistré à l'époque où Kelly Rowland ne savait pas encore trop si elle devait profiter de l'aura européenne de When love takes over avec David Guetta ou tenter le retour US avec un son RnB, What a feeling est comme le reste de l'album co-écrit et produit par Alex Gaudino et son compère Jason Rooney et joue à fond la carte When love takes over, Part 2, avec son piano mis très en avant et sa puissance mélodique très "hands in the air". A noter que ce titre s'est classé #6 en Angleterre en Juin 2011.


03 IS THIS LOVE 2:54 feat. Jordin Sparks 10/10
Nouveau single et extrait de Doctor love, Is this love voit le DJ italien récidiver en invitant une chanteuse grand public américaine, Jordin Sparks, qui a remporté la sixième saison d'American Idol en 2006 mais peine à retrouver les faveurs du public depuis son dernier album Battlefield en 2009, pour un titre tubesque et fédérateur mettant surtout en avant un vocal sans faille.


04 BEAUTIFUL 3:38 feat. Mario 10/10
Autre futur single à n'en pas douter, Beautiful présente cette fois une voix de RnB masculine mais le titre a un énorme potentiel et là encore, ce pourrait être un titre crossover pour le chanteur Mario. Comme pour les titres précédents, la rythmique endiablée est addictive au possible et le morceau fait la part belle aux claviers pour de la dance/house commerciale et super efficace. Et pour y aller de mon étalon de comparaison préféré, Beautiful c'est un peu le Without you d'Alex Gaudino sans Usher :).

05 PLAYING WITH MY HEART 3:05 feat. JRDN 10/10
Les singles s'enchaînent et le tempo reste soutenu comme pour mieux nous épuiser les mollets, qui ne peuvent s'empêcher de bouger en rythme. J'ignore qui est ce JRDN (un chanteur canadien apparemment), mais sa voix a la soul qu'il fallait pour donner le truc en plus qui porte ce morceau co-écrit par Jason DeRülo (et petit ami de Jordin Sparks ndlr...).


06 MAGNIFICIENT 3:35 feat. Polina 3:35 9,5/10
Petit effet rétro dans les arrangements presque à contre-pied de ce Magnificient magnifique quand même, avec sa rythmique à réaction au son étouffé très Phil Spector sous acid et la voix élégante de sa chanteuse russe et habituée aux featurings (l"inoubliable SOS avec A Studio !). Si ce titre change son fusil d'épaule par rapport à ceux du début d'album, il apporte justement une variété qui prouve bien que le DJ italien a plus d'une corde à son arc inspirant.

07 YOUR LOVE GETS ME HIGH 3:43 feat. Mandy Ventrice 9,5/10
Retour a l'uplifting house pour ce Your love gets me high qui voit une autre chanteuse de studio s'emparer du micro et faire sa diva sans démériter. Le refrain est très accrocheur et les petits choeurs masculins qui semblent lui répondre ajoutent du charme à ce titre plus planant et moins rentre-dedans cependant que ceux du début de l'album.

08 I DON'T WANNA DANCE 3:05 feat. Taboo 10/10
Plus éléctro/dance que house, ce single sorti en 2012 est porté par un vocal masculin du membre des Black Eyed Peas et des parties de rap festives et clubby qui rappellent les singles plus anciens de Mister Gaudino avec cette ligne de claviers italo house trépidante mais actualisée avec des sonorités électro. Et surtout, ce titre a une ligne mélodique de refrain imparable qui emporte tout. J'aime aussi beaucoup comment la fin coupe tous les effets superflus pour ne garder que le clavier et la voix pour un final presque acapella.


09 ALL I WANT 3:20 feat. Niles Mason 9/10
Non seulement le chanteur invité est un ancien collaborateur de David Guetta, mais en plus, ce All I want, en blind test, pourrait je pense être suspecté d'appartenir au répertoire du DJ star français par bon nombre d'interrogés. On y retrouve tous les gimmicks habituels, la rythmique électro limite cacophonique, les parties chantées plus calmes, les envolées de rythmique binaire qui font monter la pression, et surtout, sur ce morceau, Alex Gaudino semble avoir mis de côté son clavier italo house omniprésent que j'aime tant, ce qui ne m'empêche cependant pas d'aimer ce morceau et de lui trouver un charme addictif :).

10 PROMISE 3:00 feat. Jay Sean 10/10
Dès l'intro de la dernière "chanson" de l'album, on retrouve ces accords de claviers séduisants et on est mis tellement de retour en terrain connu que j'aurais juré connaître cette chanson. Elle ressemble aux tubes chantés du début d'album et, avec le chanteur anglais Jay Sean pour la représenter, là encore, Promise pourrait facilement représenter l'album en single, mais c'est quasiment valable pour toutes les plages non encore choisies comme single de cette première parte de CD.

11 MIAMI PENTHOUSE 7:02
12 DO YOU WANNA 5:37
13 BRAZIL 6:23 Alex Gaudino & Bottai
03 IS THIS LOVE BENNY BENASSI REMIX 5:14 feat. Jordin Sparks
08 I DON'T WANNA DANCE SIMON DE JANO REMIX 5:04 feat. Taboo
Mon intérêt retombe largement avec les 5 plages qui suivent puisque l'on a droit ensuite à trois longs (trop longs) titres 100% club quasi instrumentaux qui, s'ils avaient été présentés sous format courts auraient pu s'être offerts une chance d'être mis dans mon iPod, mais là, au bout de 3', je sature. Miami penthouse a pourtant une bonne ligne rythmique assez mélodique et doit être parfaite en discothèque pour foutre le feu entre deux tubes plus connus... Do you wanna, par contre utilise un son stridant en guise de beat sautillant et je ne tiens même pas 30' : c'est une scie !!!! Brazil rappelle plus avec son esprit festif sud-américain les tubes de l'album précédent mais là encore, c'est passé à la moulinette électro du moment qui, sans vocaux pour supporter le tout, rend la sauce indigeste pour mes oreilles.
Le remix de Benny Benassi arrive quand à lui à détruire tout l'énergie positive du titre original (donc aucun intérêt). Idem pour l'autre remix tout aussi destructeur ; en fait, ces deux versions club sont destinées à transformer les chansons dance commerciales originales pour les transporter vers un public différent et comme moi, j'étais bon public de la version d'origine, il est normal que je ne me retrouve pas dans cet autre territoire. Mais bon, même sans ces 5 dernières plages, les 10 premières constituent finalement un très bon album, véritable compilation de singles passés ou futurs.


samedi 1 juin 2013

SMASH Saison 2 : Suite et fin...



Bien que la saison 1 de la série co-produite par Spielberg SMASH et lancée l'année dernière aux états unis comme la version adulte de GLEE n'ait pas été un succès télévisuel, sans être un bide non plus, NBC l'avait renouvelée pour une seconde saison qui, malgré de beaux rebondissements et une réelle ré-invention de l'intrigue, s'avère malheureusement bien être la dernière. Sa diffusion aux states s'est terminée en apothéose par un double épisode qui au moins ne nous laisse pas sur notre faim comme bon nombre de fins de saisons de séries américaines annulées et c'est déjà ça ! Si la diffusion française de la première saison sur TF1 n'a pas non plus déchaîné l'audimat, j'espère cependant que la sortie de la VF en DVD au moins ne tardera pas pour les fans francophones et surtout francophiles. Pour l'avoir regardée en VO, je me sens le devoir d'un faire un résumé pour faire patienter ceux qui se demandent ce que la saison 2 nous promet.

D'abord, comme la saison 1 avait pas mal fait le tour de la comédie musicale adaptée de la vie de Marilyn Monroe et montée dans la série sous le nom de Bombshell, la saison 2 se renouvelle avant tout par la création d'une nouvelle comédie musicale intitulée Hit List et qui, sous l'impulsion de Karen Cartwright (Katharine McPhee) se monte downtown avant finalement de trouver sa place à Broadway et donc finalement d'être en concurrence avec Bombshell. En résumé, là où la première saison voyait s'affronter Karen Cartwright et Ivy Linn pour le premier rôle de Marilyn, la seconde saison divise le casting en deux camps pour faire s'affronter ces deux comédies musicales pour conquérir le public et surtout, en point d'orgue de la finale, les nominations aux Tony's, récompenses attribuées aux shows de Broadway.
Si le coeur du casting est renouvelé pour cette saison 2, certains personnages secondaires disparaissent, Raza Jaffrey d'abord, qui interprétait le petit copain de Karen mais qu'elle avait quitté en fin de saison 1 après qu'il l'ait trompé avec Ivy, et Jaime Cepero (Ellis), mais aussi Brian d'Arcy James qui joue le mari de Julia (Debra Missing) qui, comme leur fils, ne fait qu'une brève apparition lors de cette seconde saison. Idem pour Will Chase qui joue Michael Swift et que l'on n'aperçoit que dans la conclusion de la série, laissant entendre qu'en plus de divorcer, Julia se donne une nouvelle chance avec celui qui n'avait toujours été jusque là que son amant passionné.
Par contre, pour porter la nouvelle comédie musicale concurrente lancée dans l'histoire, le casting intègre de nouveaux talents, principalement issus de la scène de Broadway avec en tête Jeremy Jordan (rien à voir avec le chanteur blond du tube The right kinda love dans les années 90), qui interprète Jimmy Collins, un chanteur/compositeur tourmenté véritable bad boy qui essaie de changer pour les beaux yeux de Karen, mais dont les anciens démons vont sans cesse revenir le tirer vers le bas et faire de ses apparitions à l'écran de véritables montagnes russes entre repentir et désillusions. Musicalement parlant, sa partition est résolument plus rock et actuelle que les morceaux écrits par Shaiman & Wittman pour Bombshell et la série intègre en effet de nouveaux auteurs/compositeurs différents pour les chansons représentant Hit List, tels que Lucie Silvas, Joel Iconis, Andrew McMahon ou le duo de Broadway Pasek & Paul. A ses côtés pour le livret et pour soutenir son personnage, celui de Kyle Bishop, joué par Andy Mientus, qui voue une véritable passion pour les comédies musicales et se rêve auteur à Broadway. Plus qu'un amant potentiel pour Tom Levitt, Kyle deviendra en fin de saison le martyr du show après son décès brutal et quasiment tout le pathos et l'émotion du show sera lié à son personnage, pierre angulaire du final tout en n'étant qu'un second rôle. Une seule chanson solo lui sera offerte, The last goodbye de Jeff Buckley, mais il aurait mérité plus. Autre nouvelle arrivée au micro, Krysta Rodriguez, jouant le rôle de l'amie et co-locataire de KarenAna Vargas et second-rôle de Hit List, avant d'en être évincée pour une nouvelle polarisation du scénario sur les affrontements backstage des comédiennes prêtes à tout pour obtenir un rôle. Outre quelques belles chansons (If I were a boy de Beyoncé par exemple), elle apparaît inoubliable dans une scène de danse/chant dans les airs avec des pans de tissus pendants. Pour en avoir vu une fois en vrai, cet exercice de haute voltige est vraiment superbe et c'était une belle surprise de voir un tel tableau intégré dans le show, décidément moins oldschool que Bombshell. Et dans ce renouveau du casting comme de l'intrigue, on sent que les auteurs ont cherché à diversifier le public, à amener vers SMASH des téléspectateurs autres que ceux rêvant de Broadway, mais les audiences américaines en chute libre ont montré qu'il n'y aurait pas de seconde chance ni de troisième saison pour la série. Au moins, ça leur a permis de développer la saison de telle manière que l'histoire semble arriver à son terme sans être trop tirée par les cheveux et de nous offrir une vraie fin...

Toujours côté casting, la saison 2 s'est pourtant offerte en guest-stars les moyens d'attirer les foules, d'abord avec en début de saison la star issue de Pop Idol Jennifer Hudson, venue interpréter une star de Broadway pour quelques épisodes, et partager la bande originale avec les chanteuses de la saison 1. Ensuite, c'est ni plus ni moins que LA star New-Yorkaise Liza Minnelli dans son propre rôle venue chanter pour l'anniversaire de Ivy un duo avec Tom, sur une compo originale de Shaiman & Wittman, A love letter from the times. Oserais-je dire que sa voix est devenue un tantinet trop chuintante à mon goût sans commettre le sacrilège ultime ? En fin de saison, on voit aussi apparaître dans un rôle non chantant mais au combien charmant Luke MacFarlane (Scotty dans Brothers & Sisters) en potentiel crush de Tom LevittOn retrouve également Bernadette Peters dans le rôle de la mère d'Ivy, et le comédien Sean Hayes, ancien partenaire de Debra Missing dans Will & Grace, dans un rôle exhubérant et inoubliable sur la prestation de son Ce n'est pas ma faute très Versailles kitsch & camp...
En effet, avant que la saison 2 ne voit Karen se tourner vers Jimmy et Kyle pour monter leur comédie musicale avec l'aide de Derek puis Julia, l'intrigue a laissé ses personnages vagabonder un peu sur d'autres scènes le temps que Bombshell trouve le financement pour être finalement montée sur Broadway et c'est ainsi que le début de saison a commencé à s'éloigner de l'univers de Marilyn, avant même que Hit List ne fasse son apparition. De fait, un album 2CD reprenant toutes les chansons écrites par le duo pour ce show est sorti comme une bande originale et on s'est rendu compte que quasiment toutes les chansons étaient apparues dans la saison 1. Les autres ont été distillées au fur et à mesure des épisodes tandis que tous les autres titres, chansons originales comme reprises, n'existent pour l'heure qu'en version téléchargement légal sur l'iTunes américain... Vu leur nombre et les audiences, je doute qu'un nouveau CD BO de la saison 2 voit le jour, pas plus qu'un imaginant la version CD de Hit List. C'est d'autant plus dommage que ces titres plus contemporains plairaient bien au public français je pense.

Côté son, je retiendrais d'abord d'excellentes versions de chansons pop/rock connues mais peu nombreuses, comme pour s'éloigner plus  encore de l'inspiration GLEE : un beau duo Katharine McPhee/Megan Hilty sur le Would I lie to you d'Eurythmics mais surtout les superbes solos de Megan (Ivy) sur Don't dream it's over de Crowded House, Bittersweet symphony de The Verve et Dancing on my own de Robyn. A noter enfin en fin de saison une reprise collective du Under pressure de David Bowie/Queen où, pour la première fois on entend Jack Davenport (Derek Wills) pousser -brièvement- la chansonnette mais ça le fait ! Mais la grosse qualité musicale de cette saison, c'est l'apport de sang neuf à la compo des chansons originales et certains titres sont magnifiques : I'm not sorry, Pretender, Original et Broadway, here I come!, principalement interprétés par Katharine McPhee (Karen) et ça me refait espérer que la belle va finalement pouvoir nous sortir un nouvel album, maintenant que les tournages de SMASH sont terminés. Elle aurait travaillé en studio avec Ryan Tedder des OneRepublic (responsable du sublimissime Touch me de la saison 1) donc il ne reste plus qu'à croiser les doigts... Megan Hilty, elle, a su sortir un premier album de reprises de chansons plus ou moins inspirées de sa carrière à Broadway mais il m'a paru moins inspiré que ses prestations dans le rôle de Marilyn ou même des reprises pop/rock scénarisées pour le show qui dégageaient plus d'émotion.

Au final, de bonnes surprises et une vraie ré-invention de la série pour cette seconde saison, où l'on retrouve tous les ingrédients d'une bonne série, jalousies, trahisons, histoires d'amour et de sexe, décès, bébé, divorce, chantage, dessous de table, etc. et toujours ce qui fait la force pour moi de cette série, réelle actualisation de Fame à mes yeux, de beaux moments de danse et chant, une réelle qualité scénaristique qui sait intégrer des moments chantés dans l'intrigue sans que ça sonne faux, et un casting sans faille. Malgré son faible succès, SMASH reste pour moi un magnifique morceau d'anthologie de la télévision et un vrai aveu d'amour aux comédie musicales qui sont une institution New-Yorkaise et dont les feux brillent plus loin que l'Atlantique. Et plus que ça, c'est une émission qui vous fait battre le coeur plus vite, vous fait vibrer en choeur avec les personnages quand ils traversent une épreuve, et vous fait battre la mesure et vous file la pêche tandis que les morceaux plus joyeux vous emportent ...Et ça, J'ACHETE !!!