Bien que la saison 1 de la série co-produite par Spielberg SMASH et lancée l'année dernière aux états unis comme la version adulte de GLEE n'ait pas été un succès télévisuel, sans être un bide non plus, NBC l'avait renouvelée pour une seconde saison qui, malgré de beaux rebondissements et une réelle ré-invention de l'intrigue, s'avère malheureusement bien être la dernière. Sa diffusion aux states s'est terminée en apothéose par un double épisode qui au moins ne nous laisse pas sur notre faim comme bon nombre de fins de saisons de séries américaines annulées et c'est déjà ça ! Si la diffusion française de la première saison sur TF1 n'a pas non plus déchaîné l'audimat, j'espère cependant que la sortie de la VF en DVD au moins ne tardera pas pour les fans francophones et surtout francophiles. Pour l'avoir regardée en VO, je me sens le devoir d'un faire un résumé pour faire patienter ceux qui se demandent ce que la saison 2 nous promet.
D'abord, comme la saison 1 avait pas mal fait le tour de la comédie musicale adaptée de la vie de Marilyn Monroe et montée dans la série sous le nom de Bombshell, la saison 2 se renouvelle avant tout par la création d'une nouvelle comédie musicale intitulée Hit List et qui, sous l'impulsion de Karen Cartwright (Katharine McPhee) se monte downtown avant finalement de trouver sa place à Broadway et donc finalement d'être en concurrence avec Bombshell. En résumé, là où la première saison voyait s'affronter Karen Cartwright et Ivy Linn pour le premier rôle de Marilyn, la seconde saison divise le casting en deux camps pour faire s'affronter ces deux comédies musicales pour conquérir le public et surtout, en point d'orgue de la finale, les nominations aux Tony's, récompenses attribuées aux shows de Broadway.

Par contre, pour porter la nouvelle comédie musicale concurrente lancée dans l'histoire, le casting intègre de nouveaux talents, principalement issus de la scène de Broadway avec en tête Jeremy Jordan (rien à voir avec le chanteur blond du tube The right kinda love dans les années 90), qui interprète Jimmy Collins, un chanteur/compositeur tourmenté véritable bad boy qui essaie de changer pour les beaux yeux de Karen, mais dont les anciens démons vont sans cesse revenir le tirer vers le bas et faire de ses apparitions à l'écran de véritables montagnes russes entre repentir et désillusions. Musicalement parlant, sa partition est résolument plus rock et actuelle que les morceaux écrits par Shaiman & Wittman pour Bombshell et la série intègre en effet de nouveaux auteurs/compositeurs différents pour les chansons représentant Hit List, tels que Lucie Silvas, Joel Iconis, Andrew McMahon ou le duo de Broadway Pasek & Paul. A ses côtés pour le livret et pour soutenir son personnage, celui de Kyle Bishop, joué par Andy Mientus, qui voue une véritable passion pour les comédies musicales et se rêve auteur à Broadway. Plus qu'un amant potentiel pour Tom Levitt, Kyle deviendra en fin de saison le martyr du show après son décès brutal et quasiment tout le pathos et l'émotion du show sera lié à son personnage, pierre angulaire du final tout en n'étant qu'un second rôle. Une seule chanson solo lui sera offerte, The last goodbye de Jeff Buckley, mais il aurait mérité plus. Autre nouvelle arrivée au micro, Krysta Rodriguez, jouant le rôle de l'amie et co-locataire de Karen, Ana Vargas et second-rôle de Hit List, avant d'en être évincée pour une nouvelle polarisation du scénario sur les affrontements backstage des comédiennes prêtes à tout pour obtenir un rôle. Outre quelques belles chansons (If I were a boy de Beyoncé par exemple), elle apparaît inoubliable dans une scène de danse/chant dans les airs avec des pans de tissus pendants. Pour en avoir vu une fois en vrai, cet exercice de haute voltige est vraiment superbe et c'était une belle surprise de voir un tel tableau intégré dans le show, décidément moins oldschool que Bombshell. Et dans ce renouveau du casting comme de l'intrigue, on sent que les auteurs ont cherché à diversifier le public, à amener vers SMASH des téléspectateurs autres que ceux rêvant de Broadway, mais les audiences américaines en chute libre ont montré qu'il n'y aurait pas de seconde chance ni de troisième saison pour la série. Au moins, ça leur a permis de développer la saison de telle manière que l'histoire semble arriver à son terme sans être trop tirée par les cheveux et de nous offrir une vraie fin...


Côté son, je retiendrais d'abord d'excellentes versions de chansons pop/rock connues mais peu nombreuses, comme pour s'éloigner plus encore de l'inspiration GLEE : un beau duo Katharine McPhee/Megan Hilty sur le Would I lie to you d'Eurythmics mais surtout les superbes solos de Megan (Ivy) sur Don't dream it's over de Crowded House, Bittersweet symphony de The Verve et Dancing on my own de Robyn. A noter enfin en fin de saison une reprise collective du Under pressure de David Bowie/Queen où, pour la première fois on entend Jack Davenport (Derek Wills) pousser -brièvement- la chansonnette mais ça le fait ! Mais la grosse qualité musicale de cette saison, c'est l'apport de sang neuf à la compo des chansons originales et certains titres sont magnifiques : I'm not sorry, Pretender, Original et Broadway, here I come!, principalement interprétés par Katharine McPhee (Karen) et ça me refait espérer que la belle va finalement pouvoir nous sortir un nouvel album, maintenant que les tournages de SMASH sont terminés. Elle aurait travaillé en studio avec Ryan Tedder des OneRepublic (responsable du sublimissime Touch me de la saison 1) donc il ne reste plus qu'à croiser les doigts... Megan Hilty, elle, a su sortir un premier album de reprises de chansons plus ou moins inspirées de sa carrière à Broadway mais il m'a paru moins inspiré que ses prestations dans le rôle de Marilyn ou même des reprises pop/rock scénarisées pour le show qui dégageaient plus d'émotion.
Au final, de bonnes surprises et une vraie ré-invention de la série pour cette seconde saison, où l'on retrouve tous les ingrédients d'une bonne série, jalousies, trahisons, histoires d'amour et de sexe, décès, bébé, divorce, chantage, dessous de table, etc. et toujours ce qui fait la force pour moi de cette série, réelle actualisation de Fame à mes yeux, de beaux moments de danse et chant, une réelle qualité scénaristique qui sait intégrer des moments chantés dans l'intrigue sans que ça sonne faux, et un casting sans faille. Malgré son faible succès, SMASH reste pour moi un magnifique morceau d'anthologie de la télévision et un vrai aveu d'amour aux comédie musicales qui sont une institution New-Yorkaise et dont les feux brillent plus loin que l'Atlantique. Et plus que ça, c'est une émission qui vous fait battre le coeur plus vite, vous fait vibrer en choeur avec les personnages quand ils traversent une épreuve, et vous fait battre la mesure et vous file la pêche tandis que les morceaux plus joyeux vous emportent ...Et ça, J'ACHETE !!!
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