vendredi 8 juin 2007

“L’album de l’année” ou en tout cas le millesime 2007 de Christophe Willem

Puisque le thème cher à Christophe est la grande distribution, je vais détourner une célèbre pub de chocolat pour vanter son premier album en une phrase : Christophe Willem, c'est une peu de délicatesse dans un monde de brutes...
Une seule écoute suffit à s'en rendre compte;

Alors, fermez les yeux, détendez-vous, bienvenue sur Turtle Airlines, le vol durera moins d'une heure... PLAY!

1/ Jacques a dit (Zazie / Jean-Pierre Pilot / Olivier Schulteis) 3:49
L'album commence par une délicatesse sonore où l'on reconnaît la patte de Miss Zazie, tout en douceur et beauté avec nappes de cordes, notes de piano égrenées rythmant le refrain, et Christophe jouant de son organe jusqu'à prendre son envol final : beau départ...
Un remix ferme l'album en plage 15/ avec force rajouts de scratches vinyls pour une ambiance un peu plus moite mais finalement pas si dissemblable.

2/ Quelle chance (Zazie / Jean-Pierre Pilot / Olivier Schulteis) 4:15
"Quelle chance" commence tout en délicate continuité avec le titre précédent mais le refrain arrive sur un riff de synthés salué par une foule lointaine et le pied bat la mesure d'une morceau qui vous file la pêche et vous donne envie de taper des mains en rythme avec Christophe, ambiance soirée happy friends.

3/ Elu produit de l'année (Matthias Debureaux / Bertrand Burgalat) 3:16
Cordes et caisses enregistreuses commencent le 3ème titre et premier extrait avant qu'une ambiance swingin' disco ne décolle et n'accompagne Christophe sur des paroles 3° degré, avec jingle promo Monoprix, et choeurs sucrés sans l'être trop non plus. Bertrand Burgalat s'est surpassé et s'est fait plus grand public que d'habitude.

4/ Double je (remix) (Zazie / Jean-Pierre Pilot / Olivier Schulteis) 3:18
"Quand je s'rai grand, je s'rai Bee Gees..." entame Christophe en voix de tête en guise d'intro sur une melodie très rythmée aux arrangements synthés electros qui paraît dès la première écoute être un futur single obligatoire ! (EDIT : Quand est-ce qu'on m'embauche comme conseiller artistique? J'avais raison!) Comme sur "Quelle chance", on reconnaît Zazie dans les choeurs soufflés loin derrière la voix planante de Christophe et l'on se dit décidément que c'est une bien belle collaboration... !
La version originale moins electro est inclue en plage 14/ mais ma version préférée reste le remix.

5/ Chambre avec vue (Natacha Le Jeune / Christophe Willem) 4:31
Premier et seul titre composé par Christophe présent sur le CD, "Chambre avec vue" est une ballade symphonique interprétée au piano par Christophe lui-même, qui vous enveloppe de ouate et vous berce tout en douceur comme un intermède de calme et de paix... Encore! Encore!

6/ Le lycée (Philippe Katerine) 3:22
Rythmique syncopée plaquée et gimmicks acids psychés démarrent ce premier titre de notre grand échalat aux sous-pulls collants roses flashies préférés et le couplet passe doucement jusqu'à ce que le refrain sautillant nous emmène avec lui et je baisse les armes pour dodeliner de la tête en rythme en même temps que Christophe chante "Billy Jean de Michael..." Même si le titre me paraissait moins immédiat, j'ai été conquis dès le premier refrain!

7/ Intemporel (Benjamin Kerber / Bertrand Burgalat) 3:59
Départ tout doux au piano voix pour Christophe avant que les cordes à nouveau et les percus ne mènent finalement la danse pour un titre intemporel (ça tombe bien), entre funky et disco, qui cette fois laisse les effets de voix de côté et constitue un bon titre, sans plus.

8/ Safe text (Zazie / Jean-Pierre Pilot / Olivier Schulteis) 3:59
Rythmique sautillante et appuyée très en avant par rapport à sa voix tout en douceur, "Safe text" se la joue emblème de notre génération portable avec un refrain plus enlevé niveau voix et des paroles judicieuses sur ce thème, et où, encore, l'empreinte Zazie se fait sentir sans être pour autant pesante pour Christophe qui se l'approprie et la conclue tout en douceur encore une fois.

9/ Kiss the bride (Remy Lacroix / Pierre Demarty) 3:53
Electroïsant façon années 80's, ce premier et seul titre interprété dans la langue de Shakespeare, cette scie rythmique et presque dance-rock (avec même un pont vocoder façon Daft Punk) nous donne envie de remuer du popotin, de lever les bras au ciel et de chanter à tue-tête avec Christophe qui, faut-il le préciser, manie l'anglais avec un parfait accent.

10/ Pourquoi tu t'en vas? (Valérie Lemercier / Bertrand Burgalat) 3:26
Bertrand Burgalat est de retour aux manettes sur cette Xème plage et cette fois l'inspiration est à la ballade aux sonoritées seventies chères à son label Tricatel et pour le coup, sa copine Valérie Lemercier s'est invitée aux paroles et aux voix pour un duo plein de charme où leurs voix se répondent en alternance. Faut-il rappeler qu'en 1996, Valérie avait publiée sur le label du sieur Burgalat un album de 10 petites perles kitschisantes aux savoureuses paroles et qu'elle s'était ensuite déjà offert un beau duo avec Mister Neil Hannon de The Divine Comedy. Cette fois, les paroles sont plus sages et l'ambiance même plus aérienne, presque, comment dire, oserais-je?, ennuyeuse... Heureusement, la fin chuchotée nous fait retrouver une Valérie Lemercier capricieuse face à un Christophe à la voix toute émoustillée .

11/ Demain (Pap Dezlel / Benoit De Villeneuve) 3:18
On reste dans une ambiance seventies, voire même sixties, je ne sais pas, j'étais pas né . Bertrand Burgalat est toujours aux manettes et comme pour le titre précédent, ça s'entend. Les cuivres ont la place belle et cette chanson se termine par un Christophe en impro presque swing & jazzy mais ce n'est vraiment pas ma préférée... Elle semble être d'une autre époque mais sonne vieillotte. Comme quoi on peut parfois paraître moderne en s'inspirant du passé mais... parfois, on est pris à son propre jeu!

12/ La tortue (Philippe Katerine) 2:52
Second titre de Katerine qui l'ouvre de ses choeurs reconnaissables présentant comme un Monsieur Loyal du pauvre "la tortue". Les paroles ont été écrites sur mesure, bien évidemment, et accompagnées d'une ritournelle mélodique plaisante et rythmée, permettent à Christophe de décrypter ce surnom en n'en gardant qu'une explication de texte à son avantage, avec assez d'humour pour que ce titre n'embarrasse cependant pas son répertoire d'ici quelques années comme un boulet.

13/ Bombe anatomique (Zazie / Jean-Pierre Pilot / Philippe Paradis) 3:07
Syncopée et une fois n'est pas coutume avec Christophe, pleine d'humour, ce dernier titre flirte avec le R&B, avec une human beat box digne des castings de la Nouvelle Star 2007.

Bonus Internet / OpenDisc : Des nues (version piano / voix)
Autre titre de monsieur Willem apparemment, malheureusement non inclu sur le CD mais disponible via la plage OpenDisc du CD ou en téléchargement légal en titre bonus (EDIT : ainsi qu'en face B sur le CD single N°1 des ventes "Double Jeu"). Ce piano voix tout en délicatesse nous fait témoin, lorsque survient le refrain, de l'envolée presque lyrique de l'organe cristallin de Christophe et vous file la chair de poule des pieds à la tête... Quel dommage qu'il n'y ait pas eu plus de moments d'intimités comme celui-là sur son CD.

- Euh, dis Christophe, sur le prochain, tu pourras inclure un CD bonus avec des titres piano voix uniquement, des titres que tu auras composés ou des reprises de tes chansons préférées, pour que l'on retrouve un peu aussi le Christophe des primes à Baltard ? S'il-te-plaît! 15 titres c'est déjà pas si mal, je sais, mais c'est trop court... Allez, hop! J'appuie sur la touche REPLAY!

Pour conclure donc, je crois que cette album,
- même s'il oublie d'inclure "Sunny" (mais tout le monde avait acheté le single, non? et puis, une page s'est tournée),
- même s'il n'y a pas assez de chansons intimistes où Christophe nous la joue solo au piano,
- même si je pense que Christophe s'est laissé aller à inclure des chansons écrites sur mesure pour lui par des personnes qu'il admirait (ça fait toujours plaisir, c'est sûr, et elles sont plutôt bonnes aussi) et en a oublié de se battre pour ses propres titres ou même a fait son Laurent Voulzy en prétextant le manque de temps pour s'y mettre vraiment,
- même si vers la fin, il y a quelques chansons moins immédiates ou moins accessibles (EDIT : mais qui à la fin de la course, soit au bout d'une dizaine d'écoute, sont devenues aussi indissociables du reste de l'album dans mon coeur!),

je crois néanmoins qu'il est bien partie pour être, à l'unanimité dans la Hotlist de ma chaine hi-fi (et de toutes celles de mon quartier et peut-être même de plus loin encore), et pour rendre justice à son premier extrait bien sûr, élu produit de l'année 2007...

- Parce qu'il est rare qu'un premier album soit aussi abouti et que collaborations rîment avec perfection,
- Parce qu'il est bien parti pour continuer à nous épater longtemps avec sa voix d'ange tombé sur terre et cherchant, quoiqu'un peu désabusé, à remonter au ciel, même qu'à travers le chant,
- Parce qu'il est difficile de débuter dans un petit rôle sur grand écran et sur une simple plage de bande originale (Ah, ce "Pourquoi j'ai mal"!), puis de se faire connaître via une émission de télé-réalité, de conquérir un public tout en restant sincère, de prendre son temps dans ce métier difficile, de se faire plaisir et de faire plaisir au public en même temps tout en restant soi, humble et sans grosse tête,
- Parce que j'ai acheté l'album ce soir en rentrant du boulôt, le jour de la sortie, et qu'en l'espace d'une soirée, je l'ai déjà écouté 3 fois... (Faudra que je pense à m'en acheter un deuxième, au cas où le mien soit usé avant le mois prochain...)
- Parce que rares sont ces artistes ou ces albums inter-générationnels qui plaisent aux grand-mères, aux mères, à leurs enfants et aux enfants de ces derniers...
- Parce que...

ET BIEN PARCE QUE!

ET P'IS C'EST TOUT!

ACHETEZ-LE VITE, Y'EN AURA BIENTÔT PLUS DANS LES BACS et vous n'aurez que vos larmes pour pleurer d'être passé à côté de la révélation de l'année dernière, de cette année, de l'année prochaine et de la suivante sûrement, la révélation du siècle à n'en pas douter... La chanson française a une nouvelle star, qui va briller de plus en plus au firmament des interprètes, entre Brel, Piaf et Aznavour, regardez bien, cette étoile là va briller longtemps !

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