dimanche 6 décembre 2009

Sorties CD "Au féminin" pour Najoua Belyzel

C'est l'heure du dernier rush de sorties CD avant Noël et pas mal se conjuguent au féminin : Sans parler des stars internationales comme Lady Gaga et son Monster ou le nouveau Best of de Janet Jackson, pour les francophones, il y a Amel Bent et son troisième album Où je vais, Patricia Kaas et son nouveau best of 19 bien faiblard par rapport au précédent double CD de 2001, Natasha St Pier et son premier best of, Tu trouveras... 10 Ans de succès [acte 1], avec 3 inédits dont un en anglais et ses reprises de Vivre ou survivre et Là-bas avec Florent Pagny. On y découvre aussi dans le livret qu'elle se la joue mémère en tricotant une collection pour Bergère de France (LOL)...
La sortie principale en ce qui me concerne est le second album de Najoua Belyzel, Au féminin, illustré par une belle pochette violine où la chanteuse s'offre sous côte de maille en acier qui explose.

Disponible en edition simple 16 titres et collector relié façon livre avec 3 titres bonus, c'est un très bel objet dont l'attente a été longue mais ça en valait la peine.

On a découvert Najoua (Mazouri de son vrai nom) en 2006 avec son tube Gabriel puis l'album Entre deux mondes ...En équilibre et les autres singles extraits Je ferme les yeux et Comme toi. Un nouveau titre inédit avait suivi en 2007, Quand revient l'été puis enfin, le titre du retour cette année avec le superbe La bienvenue.



Si j'avais aimé ses premiers titres, sur la longueur de l'album complet, j'avais trouvé que la façon dont elle jouait de ses trémolos ou décrochages de voix, à la longue était exaspérante. Heureusement, je ne devais pas être le seul à le penser parce que cette signature vocale a été largement gommée sur ce nouvel album et je ne prends plus que du plaisir à l'écouter.
Ce que l'on ne sait pas non plus toujours, c'est que Najoua travaillait déjà avec son compositeur/producteur Christophe Casanave au sein du groupe Benoit, qui se fit connaître en 2002 avec le tube Tourne-toi Benoit puis Comme Casanova.

Parce que d'inspiration dance/pop sans doute, également parce que la belle travaillait comme elle en binome avec un même compositeur/producteur et qu'elle abordait dans ses textes des thèmes forts, que ses singles aussi étaient soutenus par des videos léchées, Najoua Belyzel a été très vite cataloguée comme une suiveuse de Mylène Farmer. Ce ne devrait pas être une critique trop lourde à porter, car il y a pire que d'être comparée à l'icone francophone N°1, et puis surtout, ce sont les fans de Mylène qui ont retrouvé dans l'univers propre de Najoua des choses qui leurs plaisient aussi, de la même manière que les fans de Ysa Ferrer souvent aiment aussi Mylène Farmer... Mais à force, ça lui a fait écrire pour ce nouvel album un titre où elle exprime son ras-le-bol vis à vis de ça et où elle met les points sur les i en disant bien que si elle respecte Mylène, elle ne la copie en rien. Na! Ça nous donne en tout cas un superbe nouveau single. Mais découvrons l'album pas à pas :

1/ La bienvenue 10/10
Je crois avoir déjà tout dit du bien que je pensais sur ce premier single annonciateur de l'album précédemment dans l'année lorsque je l'avais présenté sur ce blog. C'est une chanson pop/dance sautillante au refrain imparable et au thème fort sur le destin de femmes battues et des enfants pas forcément désirés non plus à la naissance que l'on rejette ensuite. Comme toujours, Najoua parle d'un thème fort sur une musique entrainante et plus joyeuse que les paroles.
2/ Ma vie n'est pas la tienne 9,5/10
L'album se poursuit plus calmement avec de beaux choeurs masculins très présents mais la douceur ne dure que le temps du premier couplet. Le refrain arrive et la chanson s'illumine comme un joyau électronique pop avec des synthés très revival années 80's à la Fade to grey.
3/ La trêve de l'amour (acte 1) 10/10
La même ambiance electronique/new wave se poursuit pour l'intro avant qu'une rythmique plus dance n'explose sur La trêve de l'amour et je sens que la comparaison avec Mylène Farmer va encore y aller bon train ici. Ça ferait cependant un excellent single.
4/ Ma sainte-nitouche 8/10
Une rythmique très appuyée et presque lancinante démarre Ma sainte-nitouche, bon texte sur les exaltées du scalpel (fans de chirurgie esthétique donc), bien que musicalement, le titre soit très répétitif. Heureusement, le bridge très aérien lui apporte une bouffée d'air frais qui le laisse redémarrer jusqu'à la fin sa boucle dance.
5/ Quand revient l'été 5/10
On parlait d'air frais, justement, Quand revient l'été casse le rythme avec son intro chuchotée d'I love you, I love you et sa mélodie presque baroque soutenue par des violons plus que par une boite à rythme. Je n'avais pas accroché sur ce single d'entre-albums et je comprends d'autant mieux ici pourquoi : même si quelques touches sont electroniques, la matière principale de cette chanson est symphonique et ce mid-tempo me passe vraiment à côté...
6/ Jérémie 9/10
La trève est finie et Jérémie démarre avec une rythmique façon Bontempi bien binaire. Psychowak a écrit sur son blog que ce titre faisait trop cliché. Je crois justement que c'était le parti-pris du duo : pour porter ce texte presque naïf sur ce garçon heureux qui aime les filles ou les garçons, et qui rêve d'habiter au coeur du Marais, ils ont façonné une rythmique très enfantine avec des arrangements très clinquants, très Glam's oserais-je dire, qui vont du coup comme des gants (en strass) à cet hymne de gayttitude épanouie. Le risque, évidemment, c'est de subir les foudres d'une partie de son public gay ne se retrouvant pas dans le rose bonbon outrancié du titre. A ne pas sortir en single !
7/ Née de l'amour (acte 2) 10/10
L'acte 2 de sa trilogie sur l'amour commence à pas feutrés avant que les arrangements dance ne l'emmènent comme précédemment sur un territoire proche du Farmerien, pour une totale réussite musicale. Le refrain est enlevé, entrainant et mémorisable, avec un bel effet de puissance qui fait basculer le morceau après le bridge vers un ad-libitum que les fans devraient scander en choeur en concert ; une réussite.
8/ M (hey, hey, hey) 20/10
Le titre dédié à sa relation avec M(ylène) justement suit et c'est le nouveau single choisi. Pas difficile de comprendre pourquoi : c'est une machine à grimper les charts ! La mélodie est imparable, la rythmique trépidante et tubesque, les arrangements electro/dance et le refrain sans paroles universel. Quand aux paroles des couplets, Najoua s'est bien débrouillée pour utiliser ce qu'on lui reproche pour s'en détacher. A noter que le titre s'offre une parure plus electro encore pour le single avec le Graey remix en face B à ne pas manquer.
9/ Denis 8,5/10
Denis n'est pas une reprise de Blondie mais une chanson originale et la seule de l'album en anglais. Si Najoua rêve d'une carrière internationale avec ce titre aux sonorités pop/dance/electro/R&B façon Lady Gaga ou Katy Perry et inspirées new-wave années 80's style Tainted love, il est indéniable que son accent risque fort de lui attirer les colibets outre-manche par exemple. La chanson est cependant bien entrainante mais mes oreilles me demandent si elle n'aurait pas plutôt du s'appeler "Danny" ...
10/ Combien de fois (acte 3) 10/10
Combien de fois, en guise d'acte 3 de sa trilogie sur l'amour, pourrait bien être un futur single. Non seulement parce que la mélodie, agréable et très musicale sur les couplets, devient imparable et très uplifting pour le refrain, mais en plus, comme cette chanson se décline en version acoustique dans les bonus... on sent que c'est une chanson spéciale pour Najoua. C'est en tout cas la chanson "charnière" de l'album, celle où l'ambiance bascule définitivement vers le côté acoustique et calme plutôt qu'électronique dance, et ça, c'est pour moi dommage.
11/ Viola (duo avec Marc Lavoine) 7/10
Ce qui l'est moins c'est que le premier titre très calme est porté en duo avec Marc Lavoine dont le grain de voix velouté porte à merveille la douceur de la mélodie de cette chanson qui parle notamment de l'excision. Habitué à travailler avec Christophe Cazanave (Toi mon amour en 2005 et La semaine prochaine cette année), Marc a choisi cette chanson (qui existe en version solo dans les bonus) pour graver sur CD un duo avec Najoua, que la belle verrait bien porter l'album en tant que single extrait. Bien que très acoustique par rapport à ce pour quoi on l'aime habituellement, Viola pourrait bénéficier de l'effet duo pour la faire connaître d'un plus grand public... A suivre, donc.
12/ Quand revient l'été (intermezzo) 2/10
Petit intermède de reprise instrumentale avec clavecins du titre bien connu des fans. Je ne vois pas l'intérêt... J'aurais préféré une version semblable de La bienvenue. Mais bon, je n'aimais déjà pas vraiment la chanson chantée, je n'allais pas aimer son instru !
13/ L'âme exilée 6/10
L'intérêt était peut-être d'amener encore plus la musicalité vers celle de L'âme exilée, lente ballade mystique au phrasé et à la mélodie d'inspirations très très Farmeriennes. L'absence de refrain reconnaissable et mémorisable pénalise cependant ce titre dont il ne reste qu'une impression, une ambiance de mélancolie quand la chanson s'arrête.
14/ Au féminin 4/10
On enchaîne avec la chanson qui donne son titre à l'album, avec une intro sifflotée et une mélodie baroque presque, dans le sens où je verrais bien des gens en costume Louis XIV danser le menuet sur ce titre. Ça n'est pas du tout ce que j'aime.
15/ Fille d'orient ou d'occident 7/10
Le rythme redevient plus plat avec Fille d'orient ou d'occident, sorte de complainte existentielle sous forme de mélopée ascensionnelle de 2'05 : trop courte malgré tout.
16/ Tout va bien 6,5/10
Les guitares acoustiques seules (ou presque) habillent cet ultime titre pour la version CD standard et je ne regrette pas d'avoir acheté la version deluxe. Je serais sinon resté un peu sur ma faim si l'album s'était terminé par ce mid-tempo calme et doux qui parle des adieux sereins que font les personnes qui vont nous quitter pour que l'on puisse faire son deuil et refaire sa vie. Beau texte mais je regrette l'absence d'arrangements électroniques de cette seconde partie de l'album plus encore sur ce titre.
TITRES BONUS :

17/ Viola 7,5/10
Je trouve que la version solo est meilleure car la voix veloutée et basse de Marc Lavoine apaise le texte dans la version duo, je trouve, quand la version solo supportée seule par la voix de Najoua, lui donne plus de poids, du coup.
18/ Combien de fois (acoustique) 8,5/10
Version acoustique mais pas si différente de la plage 10, pas suffisamment en tout cas pour ne pas rester sous le charme de sa mélodie fraiche et entrainante.
19/ Viens, viens 9,5/10
L'édition collector se termine par cette reprise de Marie Laforêt que Najoua avait offerte aux internautes précédemment dans une autre version pour les faire patienter avant son deuxième album et là, de la même manière, ce titre me sert à me consoler de l'absence de beats electronique dans la deuxième partie du CD puisque Viens, viens les retrouve. Toute en montée, cette chanson progresse au gré d'une rythmique binaire et fait monter la sauce jusqu'à une explosion finale salvatrice et nous donne envie de ré-écouter tout l'album. Je ne connais pas l'original et j'aurais sans savoir pu penser que ce titre était le fruit des auteurs du reste du CD. Najoua se l'ait approprié sans aucun doute pour le plus bel effet.

En conclusion?
Je qualifierai Au féminin d'une appréciation de réussite globale, en cela que cet album bénéficie dans mon coeur d'une première partie pop/dance tellement réussie qu'elle me fait oublier que j'aime moins sa deuxième partie plus acoustique.
Il n'en demeure qu'après des débuts prometteurs, Au féminin confirme : une nouvelle icone française est née !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire