Regarde-Moi le dit, Lorie ne veut plus qu'on la regarde comme l'ancienne Lorie, la meilleure amie des jeunes filles qui chantait de la pop sucrée pour ados et a vendu des millions de disques avec l'aide de son complice auteur compositeur Johnny Williams. Elle est maintenant une femme, est passée des mains de bûcheron de Garou à celles non moins viriles de Philippe Bas, avec qui elle a tourné son second téléfilm pour TF1 Un mari de trop, et elle continue son bonhomme de chemin avec Frédéric Chateau (sous son nom de scène Asdorve) pour un second album pop/électro autoproduit en famille, après 2LOR en moi en 2007 porté par les singles Je vais vite, Play et 1 Garçon, mais qui avait déjà été moins porteur que les précédents en vrais tubes.
Annoncé par le single Dita, inspiré par l'effeuilleuse burlesque Dita von Teese, ce nouvel album s'inscrit en ligne directe du précédent et est entièrement réalisé par Asdorve, quand le précédent invitait quelques pointures de studio internationales. Budget réduit je pense donc, crise du disque oblige, et succès pas garanti... Dita, malgré un clip haut en couleur et sensuel, n'a pas vraiment séduit les foules, programmateurs radios comme ancien public de Lorie l'ado, et, à moins d'un bon choix de second single, j'ai peur que l'album peine à se vendre en dehors du cercle des fans ou des pop/dance addicts comme moi.
L'intégrale ouvre le bal avec des sonorités bien électros et la voix bien reconnaissable et toujours enfantine de Lorie, un peu passée à la moulinette autotune par endroits, et ce premier titre composé par Asdorve avec un texte de Lorie toute seule comme une grande, est plutôt bien tourné, avec un bon pré-refrain et un refrain qui tourne en boucle et nous met bien dans l'ambiance du reste de l'album : pop/dance électro, tendance revival 90s.
Le premier extrait Dita suit avec son intro arabisante et sa rythmique montée sur vérins hydrauliques, et je ne peux m'empêcher de penser que s'il avait été appelé Juste un détail de la phrase du refrain qui se vrille dans notre tête et se mémorise, peut-être que ce sexy Dita écrit par Thierry Surgeon et Delphine Dobrinine sur une nouvelle musique d'Asdorve aurait eu plus d'impact pour envahir nos ondes radios.
C'est la même Delphine qui signe le texte titre donnant son nom à l'album et ce Regarde-moi voit Lorie poser sa voix parlée sur des couplets gainsbourriens avant que Fred Chateau retrouve son vocoder période Do you love me de Mademoiselle (il partage avec son compère d'alors Rami Mustakim le mixage de l'album aussi) pour des choeurs refrain en anglais sur musique orientale tandis que Lorie chante la phrase titre. Ce titre est un drôle de melting-pot dance, ethnique, sensuel, mais somme toute assez daté ; il me fait penser au Serpent qui danse de François Feldman, c'était en 1991...
Juste à tes côtés qui suit est LA ballade de l'album, signée paroles et musiques par Frédéric Chateau, qui accompagne Lorie au piano, et c'est un beau moment de douceur, de calme, une déclaration d'amour tout simplement, en fragile simplicité rehaussé de beaux arrangements de cordes entourant le piano/voix très en avant. Titre hors-norme sur l'album, mais une réussite !
Retour aux sonorités électros avec Faut-il que je développe ? et Lorie se la refait voix parlée sur des couplets qui ne sont pas sans rappeler Je t'aime mélancolie de Mylène Farmer, dont Lorie est fan, faut-il le souligner... Le refrain est chanté par une choriste en anglais à voix forte, à la manière d'une Carole Fredericks, et ce titre très rétro années 90 me plaît énormément ! Les paroles sont à la fois sexy mais surtout aussi rigolotes, bien que parlant de précarité et des difficultés d'embauche.
Nous ne sommes pas des anges enchaîne et le son redevient plus actuel, électro/pop, et ce titre sonne pour moi comme l'Adulte & Sexy de Lorie ; le thème abordé de l'homosexualité, la phrase titre qui me rappelle la chanson d'Emmanuel Moire, la rythmique, tout dans ce titre la fait paraître adulte et sexy... A 4'51, la chanson se termine en longueur sur des instants de vie musicaux et gazouillis de bébé comme la BO d'un reportage sur la vraie vie de tout à chacun ; intéressant mais à éditer s'il fallait l'envoyer en radio...
Si je tombe suit dans un format plus habituel et radiophonique, mais même si le refrain pop bien uptempo est accrocheur, je ne le trouve pas assez tubesque pour sortir en single et tenter de réussir là où Dita a semble-t-il échoué... C'est ensuite Une histoire sans faim qui ralentit le rythme pour un texte co-écrit par Lorie sur l'anorexie avec en fond une mélodie mid-tempo et des arrangements de cordes, mais ce titre est un peu fade, en fait...
Le Têtu qui suit sur des paroles de Lorie seule et une musique ultra pêchue d'Asdorve a beaucoup plus de potentiel bien qu'elle puisse n'intéresser que sa fanbase gay, à moins que le magazine LGBT ne lui ai commandité un hymne pour une prochaine compile. Les couplets alignent les questions sur le jeu de mot "T'es-tu déjà..." alors que le refrain très mémorisable répète "Alors tu te tais, tu es trop têtu !" sur une musique dance/électro presque dark avec choeurs masculins gutturaux qui s'opposent un peu trop à la voix de la chanteuse ; à effacer pour le single mix, si vous voulez mon avis...
Le Volupté qui suit est le seul titre à ne pas être composé par Asdorve, mais par Gilles Lakoste, qui avait travaillé sur le dernier album d'Ysa Ferrer, et je pense en effet que Lorie s'installe de plus en plus sur le créneau électro/pop de notre belle Ysa, qui a déjà du mal à s'imposer en France avec ce son. Le titre est entraînant mais le refrain minimaliste ("Volupté ! Na na na na...") et ça sent déjà la fin de l'album je trouve.
J'en fais de trop est en effet déjà le dernier titre, et à 2'07, ce n'est pas une vraie chanson pour moi, avec une dernière fois des paroles de Lorie, mais ce titre n'est que ce qu'il paraît être au premier abord : un interlude collé là pour finir sur un pied de nez, et je trouve que cet album a un goût d'inachevé !
Il ne me fait pas le même effet que 2LOR en moi, qui m'avait plu quasiment du début à la fin... Dommage. Mais il y a quand même de bons moments, mais pas assez de refrains bien émoussés pour conquérir les charts je le crains ! A part Faut-il que je développe ? et Têtu, ou peut-être Si je tombe si elle ose, je ne vois guère pas d'autre single potentiel, à part Juste à tes côtés qui, en dehors de son style musical dance, pourrait lui rallier quelques anciens fans lâchés en cours de route et lui rouvrir les portes de radios généralistes largués par ses sons électros et thématique trop sexy.
Du coup, j'ai peur que la belle ne se retranche dans sa carrière à la télévision et que son prochain album ne soit qu'un nouveau Best of incluant ses derniers titres commandité par Sony avant de lui rendre son contrat ; à notre époque, ça vend ou ça rend ! Et vu les ventes de Regarde-Moi en quelques semaines d'exploitation, il semble que Noël ne va pas avoir beaucoup de CD de Lorie sous le sapin :( Faut dire que la pochette, avec sa tête choucroutée, n'incite pas non plus... mais ce n'est que mon avis ! Donnez-lui sa chance et écoutez les extraits pour voir au moins, à quoi la Lorie d'aujourd'hui ressemble : il y a un peu d'Ysa Ferrer, un peu de Kylie Minogue encore, pas mal de Mylène Farmer finalement aussi, et c'est ce à quoi elle a envie de ressembler, et pas ce que son producteur lui fait chanter pour vendre des CD en hypermarchés comme avant... C'est déjà ça !
Annoncé par le single Dita, inspiré par l'effeuilleuse burlesque Dita von Teese, ce nouvel album s'inscrit en ligne directe du précédent et est entièrement réalisé par Asdorve, quand le précédent invitait quelques pointures de studio internationales. Budget réduit je pense donc, crise du disque oblige, et succès pas garanti... Dita, malgré un clip haut en couleur et sensuel, n'a pas vraiment séduit les foules, programmateurs radios comme ancien public de Lorie l'ado, et, à moins d'un bon choix de second single, j'ai peur que l'album peine à se vendre en dehors du cercle des fans ou des pop/dance addicts comme moi.
L'intégrale ouvre le bal avec des sonorités bien électros et la voix bien reconnaissable et toujours enfantine de Lorie, un peu passée à la moulinette autotune par endroits, et ce premier titre composé par Asdorve avec un texte de Lorie toute seule comme une grande, est plutôt bien tourné, avec un bon pré-refrain et un refrain qui tourne en boucle et nous met bien dans l'ambiance du reste de l'album : pop/dance électro, tendance revival 90s.
Le premier extrait Dita suit avec son intro arabisante et sa rythmique montée sur vérins hydrauliques, et je ne peux m'empêcher de penser que s'il avait été appelé Juste un détail de la phrase du refrain qui se vrille dans notre tête et se mémorise, peut-être que ce sexy Dita écrit par Thierry Surgeon et Delphine Dobrinine sur une nouvelle musique d'Asdorve aurait eu plus d'impact pour envahir nos ondes radios.
C'est la même Delphine qui signe le texte titre donnant son nom à l'album et ce Regarde-moi voit Lorie poser sa voix parlée sur des couplets gainsbourriens avant que Fred Chateau retrouve son vocoder période Do you love me de Mademoiselle (il partage avec son compère d'alors Rami Mustakim le mixage de l'album aussi) pour des choeurs refrain en anglais sur musique orientale tandis que Lorie chante la phrase titre. Ce titre est un drôle de melting-pot dance, ethnique, sensuel, mais somme toute assez daté ; il me fait penser au Serpent qui danse de François Feldman, c'était en 1991...
Juste à tes côtés qui suit est LA ballade de l'album, signée paroles et musiques par Frédéric Chateau, qui accompagne Lorie au piano, et c'est un beau moment de douceur, de calme, une déclaration d'amour tout simplement, en fragile simplicité rehaussé de beaux arrangements de cordes entourant le piano/voix très en avant. Titre hors-norme sur l'album, mais une réussite !
Retour aux sonorités électros avec Faut-il que je développe ? et Lorie se la refait voix parlée sur des couplets qui ne sont pas sans rappeler Je t'aime mélancolie de Mylène Farmer, dont Lorie est fan, faut-il le souligner... Le refrain est chanté par une choriste en anglais à voix forte, à la manière d'une Carole Fredericks, et ce titre très rétro années 90 me plaît énormément ! Les paroles sont à la fois sexy mais surtout aussi rigolotes, bien que parlant de précarité et des difficultés d'embauche.
Nous ne sommes pas des anges enchaîne et le son redevient plus actuel, électro/pop, et ce titre sonne pour moi comme l'Adulte & Sexy de Lorie ; le thème abordé de l'homosexualité, la phrase titre qui me rappelle la chanson d'Emmanuel Moire, la rythmique, tout dans ce titre la fait paraître adulte et sexy... A 4'51, la chanson se termine en longueur sur des instants de vie musicaux et gazouillis de bébé comme la BO d'un reportage sur la vraie vie de tout à chacun ; intéressant mais à éditer s'il fallait l'envoyer en radio...
Si je tombe suit dans un format plus habituel et radiophonique, mais même si le refrain pop bien uptempo est accrocheur, je ne le trouve pas assez tubesque pour sortir en single et tenter de réussir là où Dita a semble-t-il échoué... C'est ensuite Une histoire sans faim qui ralentit le rythme pour un texte co-écrit par Lorie sur l'anorexie avec en fond une mélodie mid-tempo et des arrangements de cordes, mais ce titre est un peu fade, en fait...
Le Têtu qui suit sur des paroles de Lorie seule et une musique ultra pêchue d'Asdorve a beaucoup plus de potentiel bien qu'elle puisse n'intéresser que sa fanbase gay, à moins que le magazine LGBT ne lui ai commandité un hymne pour une prochaine compile. Les couplets alignent les questions sur le jeu de mot "T'es-tu déjà..." alors que le refrain très mémorisable répète "Alors tu te tais, tu es trop têtu !" sur une musique dance/électro presque dark avec choeurs masculins gutturaux qui s'opposent un peu trop à la voix de la chanteuse ; à effacer pour le single mix, si vous voulez mon avis...
Le Volupté qui suit est le seul titre à ne pas être composé par Asdorve, mais par Gilles Lakoste, qui avait travaillé sur le dernier album d'Ysa Ferrer, et je pense en effet que Lorie s'installe de plus en plus sur le créneau électro/pop de notre belle Ysa, qui a déjà du mal à s'imposer en France avec ce son. Le titre est entraînant mais le refrain minimaliste ("Volupté ! Na na na na...") et ça sent déjà la fin de l'album je trouve.
J'en fais de trop est en effet déjà le dernier titre, et à 2'07, ce n'est pas une vraie chanson pour moi, avec une dernière fois des paroles de Lorie, mais ce titre n'est que ce qu'il paraît être au premier abord : un interlude collé là pour finir sur un pied de nez, et je trouve que cet album a un goût d'inachevé !
Il ne me fait pas le même effet que 2LOR en moi, qui m'avait plu quasiment du début à la fin... Dommage. Mais il y a quand même de bons moments, mais pas assez de refrains bien émoussés pour conquérir les charts je le crains ! A part Faut-il que je développe ? et Têtu, ou peut-être Si je tombe si elle ose, je ne vois guère pas d'autre single potentiel, à part Juste à tes côtés qui, en dehors de son style musical dance, pourrait lui rallier quelques anciens fans lâchés en cours de route et lui rouvrir les portes de radios généralistes largués par ses sons électros et thématique trop sexy.
Du coup, j'ai peur que la belle ne se retranche dans sa carrière à la télévision et que son prochain album ne soit qu'un nouveau Best of incluant ses derniers titres commandité par Sony avant de lui rendre son contrat ; à notre époque, ça vend ou ça rend ! Et vu les ventes de Regarde-Moi en quelques semaines d'exploitation, il semble que Noël ne va pas avoir beaucoup de CD de Lorie sous le sapin :( Faut dire que la pochette, avec sa tête choucroutée, n'incite pas non plus... mais ce n'est que mon avis ! Donnez-lui sa chance et écoutez les extraits pour voir au moins, à quoi la Lorie d'aujourd'hui ressemble : il y a un peu d'Ysa Ferrer, un peu de Kylie Minogue encore, pas mal de Mylène Farmer finalement aussi, et c'est ce à quoi elle a envie de ressembler, et pas ce que son producteur lui fait chanter pour vendre des CD en hypermarchés comme avant... C'est déjà ça !
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