Sorti à la rentrée, The origin of love de Mika n'avait pas eu les honneurs de mon blog et il est temps de remédier à ce retard puisque ce troisième album, et premier à la pochette moins ludique/adulescente où le chanteur s'affiche presque à nu et sans dessins, contrairement à son habitude, semble être son passage à l'âge adulte, après son coming out dans la presse, avec un son plus dance parfois musicalement, et même s'il est parfois inégal, il mérite sa place au pied du sapin si vous ne le possédez pas encore. C'est également le premier opus du jeune chanteur à inviter d'autres producteurs que son habituel Greg Wells du début, et à se parer pour le marché francophone de chansons qui lui sont spécialement dédiées, après son hit Elle me dit l'année dernière.
L'album, dans sa version double CD digipack Deluxe français, commence par la chanson titre de l'album, Origin of love, et l'on retrouve l'inspiration habituelle de Mika, entouré de Greg Wells et Nick Littlemore à la production comme à l'écriture, pour une plaisante entrée en matière gorgée de choeurs. Mais c'est véritablement avec le titre suivant, Lola, que l'on rentre dans le vif du sujet pop. Ce sont cette fois les américains Billboard et Benjamin Garrett qui co-produisent avec l'artiste cette ritournelle disco/pop nourries de handclaps et ça sent le tube.
Mais ce doux parfum de potentiel radiophonique devient entêtant avec le titre suivant, Stardust, produit par le producteur italien électro Benny Benassi et écrit avec son cousin Alessandro et l'anglais Wayne Hector. La rythmique se fait 100% électro/dance, la voix de Mika s'envole toujours autant dans les aigus et le refrain "When will I see you again" reste en tête pour finaliser ce tube absolu qui se doit de sortir en single ! Make you happy, écrit et réalisé par la même équipe que Lola démarre plus doucement mais se pare de boucles électroniques bien présentes mais mélangées à des arrangements d'orchestre et un refrain plus hypnotisant qu'entêtant, avec la voix de Mika passée à la moulinette autotune. Est-ce que ce titre a été jugé avoir un gros potentiel ou est-ce que l'on n'a pas su décider quelle version était la meilleure ? Toujours est-il que sur le CD bonus de l'album, elle se décline en deux versions différentes, le Cherokee remix et le LA edit, ou Miami edit dans d'autres versions.
Le nouveau single extrait est en tout cas le titre suivant, Underwater, où l'on retrouve plus l'ancien Mika, avec une production originelle de Greg Wells, mais sur un titre mid-tempo qui pour moi ne méritait pas une telle place en single... Belle mélodie, belle voix, mais pas assez de rythme pour mener la danse et faire la nique à la concurrence pour se placer en tête des playlistes, c'est en tout cas mon avis ! Overrated qui suit avec une production électropop nordique de Klas Ahlund, logique, remonte les BPMs et montre bien s'il en était encore besoin la facilité déconcertante qu'a Mika pour monter en voix de tête.
Retour avec Nick Littlemore pour les deux titres suivants et le premier, Kids, affiche une rythmique syncopée et une atmosphère presque désillusionnée, mélancolique en tout cas, comme si Mika regrettait d'être passé à l'âge adulte et se retournait doux-amer sur ces kids dont il ne fait plus partie. J'aime beaucoup en tout cas. Love you when I'm drunk par son titre me rappelle les Pet Shop Boys mais musicalement, c'est plus vers Queen/Freddy Mercury qu'il lorgne, avec sa rythmique binaire, ses carillons et orchestrations surchargées et son refrain ascentionnel répétitif. Step with me ralentit le rythme jusqu'à son refrain où Mika se réveille soudain en voix pleine et dans une tonalité beaucoup plus basse que d'habitude, soutenue par un duo de choristes très présent. Ce n'est pas mon tittre préféré...
Popular song invite au micro l'américaine Priscilla Renea pour un duo rappé sur les couplets et au refrain d'esprit seventies. Le rythme est assez évolutif tout au long de la chanson, mais je trouve que ça ne ressemble pas à du Mika... à part la deuxième partie du refrain plus joyeuse.
Emily remet les sonorité electro/dance à l'honneur puisque c'est la version anglaise de Elle me dit, adaptée par Mika et Jodi Marsh, tout en partageant son instru produit par Greg Wells & Klas Ahlund. C'est amusant de noter que la partie "pourquoi tu gâches ta vie?" a été laissée mais je ne peux cependant m'empêcher de préférer la version originale en français que tout le monde connaît par coeur vu le tube incroyable que ça a été en 2011 et le nombre de fois où on a entendu à la radio cette chanson co-écrite avec Doriand.
Nouveau moment d'accalmie avec Heroes, au tempo ouaté tout le long de l'intro et premier couplet, mais qui prend du volume et de l'ampleur avec le refrain. Je trouve à cette power-ballade des accents irlandais, assez celtiques, mais là encore, je ne retrouve pas l'exubérance communicative habituelle du chanteur. Celebrate corrige ce manque bien que le titre co-écrit par Pharrell Williams soit différent du son Mika habituel lui-aussi. On retrouve la patte street du producteur mélangée au titre pop/dance assez soul quand même, uplifting en diable, et j'aurais pensé qu'en premier extrait, il était parfait, à part sa place en fin de CD juste avant le single précédent Elle me dit qui ferme la marche.
Mais en version Deluxe, un second CD permet de remettre le couvert et il démarre avec trois chansons interprétées en français et là encore écrites par le chanteur avec Doriand. Karen est la première et une agréable ritournelle dont la mélodie tourne et virevolte en prenant du rythme et de l'ampleur à mesure qu'elle se déroule, soutenue par de belles cordes. On imagine une belle video tournée dans les rues de Paris à suivre en noir et blanc une belle jeune fille rieuse et nature pour illustrer ce titre, s'il voulait tenter une nouvelle fois de vaincre les charts en chantant tout en français. L'amour dans le mauvais temps est plus acoustique et surtout beaucoup moins entraînant puisqu'il s'agit cette fois d'une douce ballade intimiste, trop axée sur la guitare à mon goût. Un soleil mal luné, au contraire, s'appuie sur le piano et me plaît donc plus, bien que ce ne soit cette fois encore une ballade tristounette. Mais ça lui va bien aussi... Mika et la bonne vieille tradition de chanson française à texte.
Le CD déroule ensuite les deux remixes de Make you happy, le Robbie Rivera remix de Celebrate et le BeatauCue remix de Elle me dit avant de se terminer par l'inédit anglais Tah dah qui retient mon attention finalement, avec ses couplets mélancoliques et son refrain sautillant à la Scissor Sisters, dont c'était justement le titre de leur deuxième album, sauf qu'il s'agit bien d'une compo de Mika avec Jodi Marr et Pharrell Williams.
A l'international, la version Deluxe offre à la place des titres en français les versions acoustiques de Celebrate, Origin of love, Kids, Love you when I'm drunk et Overrated, ainsi que quelques remixes également, et j'avoue que la chanson titre bénéficie de cette version édulcorée pour gagner en efficacité. Peut-être que ce sera ainsi qu'elle sortira en single puisque apparemment c'est le nouveau choix en Angleterre pour essayer de vendre l'album qui peine à s'écouler, sans tube jusqu'ici... Lola ou Stardust m'auraient semblé des choix plus immédiats et efficaces mais qui vivra verra...
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