Le second prime de ..la Nouvelle Star.. ..2010 a.. démarré hier sous les bons hospices des Beatles et de leur indémodable Help ! avec les dix candidats restants tous ensemble. Comme pour le Venus des Shocking Blue de la semaine passée, je ne peux m’empêcher de rappeler que les Bananarama en ont également interprété une version inoubliable en 1989, avec trois comédiennes comiques anglaises nommées pour l’occasion Lananeeneenoonoo, en tant que disque charitatif de la journée des nez rouges (Red Nose Day).
Cette semaine, la maitresse de cérémonie Virginie Guilhaume se la jouait moins décolletée mais plus courte, arborant une robe assymétrique bleue moins sexy que le bustier pigeonnant de mercredi dernier.
Le premier candidat à se lancer fut le mauricien Dave, annoncé chantant du …Dave. On reconnaissait finalement à peine Du côté de chez Swann version rock comme il l’interpréta. Sa voix me parut par moment trop sucrée pour les arrangements rock du groupe mais c’était globalement pas mal. A part Philippe Manœuvre qui vit rouge, il plut également au jury.
François enchaîna avec le tube des Hoobastank, The reason. Si son entrée en matière tout en rock ouaté avec voix feutrée promettait d’oublier sa reprise criarde de la semaine précédente, le refrain nous ramena un François vociférant dans le micro à s’en péter les amygdales. Autant sa voix est enchanteresse dans le calme velouté, autant elle est insupportable quand il monte le volume… Seule Lio vit rouge, encore que, à pleins poumons, le dit François offrait à la caméra un visage rougi par l'effort vraiment pas beau à voir.
Annabelle apparut ensuite en tigresse mi Beyoncé, mi Tina Turner, pour reprendre le Hot stuff de Donna Summer. Si sa voix grave resta un peu en dessous du volume nécessaire pour donner pleine puissance à cette tuerie disco interprétée façon plus R&B par la belle, ça ne méritait pas les quatre rouges qu’elle récolta ! Le public sifflant et hurlant fut de mon avis et si quelques tomates s’étaient égarées dans les poches des spectateurs, on aurait sans nul doute vu nos jurés bombardés. La belle quitta le plateau en larmes…
Black hole sun des Soundgarden repris par le bel hidalgo chéri de ses dames, ça promettait d’être surprenant. Difficile en effet de faire mieux que la version originale, hymne à la fois aérien dans la voix et très lourd dans la musique très dark. S’il s’en sortit côté voix, son interprétataion manquait de charme, un peu trop monolithique malgré le final à genoux sur scène avec un renversé en arrière dos au sol qui démontra la souplesse de Ramon. Cette fois, et Lio, et Philou, lui décochèrent un rouge tandis que leurs compères se montraient satisfaits.
La punkette BCBG Lussi déboula en collier clouté pour chanter sur piédestal La fille du père Noël de Dutronc et j’attendais impatiemment que le calvaire s’arrête : elle éructa toute la chanson en parfaite hard-rockeuse et bien sûr récolta 4 bleus et une foultitude de compliments et de superlatifs de la part de nos jurés omnibulés par l’estampille « rock » et « tendance » de l’émission. Moi, fan de Dance, d’Eurovision et de la bonne variété qui tuerait Manœuvre en 5 minutes d’écoute, j’ai rongé mon frein tout du long…
Sacha suivant, je me levais déjà pour la pause pipi quand le titre de sa chanson reprise, I will survive de Gloria Gaynor, me titilla. Je pensais bien qu’il n’allait pas la faire dans le style disco kitsch mais j’imaginais bien des arrangements à la Cake qui en avaient fait une version grungy il y a quelques années. Je dois avoir des dons certains de voyant puisque le groupe entama une version bien rock du titre et que Sacha y posa sa voix en cassant totalement le rythme des paroles pour une libre adaptation déjantée rock que je trouvais malgré mes goûts géniale. Notre Philou le snoba d’un rouge en critiquant un pompage pur et dur de Cake justement mais sa remarque pour moi ne pouvait s’adresser qu’à Olivier Schulteis et son orchestre. Il n’a pas du ecouter Sacha mais juste la bande son. Son phrasé était bien différent et inventif. Ses trois compères ne s’y sont pas trompés et l'ont bien sûr tout paré de bleu.
Luce fut la deuxième de la soirée à ne récolter que du bleu sur une reprise des Mamas & Papas Dream a little dream popularisée en français par Enzo Enzo en 1989 sous le titre Les yeux ouverts. Sa reprise fut comme d’habitude très personnelle, la belle rousse jouant de sa voix tantôt rauque, tantôt enjoleuse, tantôt feutrée, jouant d’humour, de feulements et de bisous avec une interprétation que je ne peux m’empêcher de penser proche d’une Bjork, la voix insupportable en moins ; sa voix est son instrument pour faire passer les émotions, joie, tristesse, désir… Son corps est son costume pour rentrer dans un personnage et jouer un rôle d’interprète pour la caméra.
Stephanie suivit, toujours surprenante dans son décalage entre son look et la musicalité de sa voix, reprenant à sa manière un titre de Véronique Sanson, Sur une drôle de vie. Je ne connaissais pas l’original mais appréciais sa prestation, les yeux fermés cependant. Manœuvre décidément grognon n’y trouva aucune des qualités que les trois autres entendirent et elle repartit joyeusement avec trois bleus sans oublier de remercier Franck Sitbon au piano.
Avant-dernière de la soirée et repêchée de justesse la semaine dernière, Marine vint se planter devant son micro pour reprendre Sous le soleil exactement de Gainsbourg. Sa chanson me parut interminable, tellement plate et monocorde, voire atone, que j’évitais l’ennui ou la crise de narcolepsie en quittant mon canapé. Les jurés furent du même avis sauf le sieur Manœuvre, toujours en décalage (ce doit être son sonotone), je n’imagine pas ce qu’il put trouver de bien dans cette interprétation… Il s’expliqua mollement en disant que cette chanson (et non la version de Marine) lui rappelait Serge qu’il eut le bonheur de connaître, etc. Ses votes semblent ne jamais découler de l’interprétation des candidats mais de la chanson choisie avant tout…
Dernier candidat, Benjamin, dont l’auréole de feu s’étoffe de semaine en semaine (envoyez-le se faire tondre !), clôtura la soirée avec un titre que je ne connaissais pas, Oh Yeah ! de Housse De Racket. La chanson me plut, titre funky-groovy rock bien énervé interprété magistralement par les musicos, le batteur en tête, mais le chanteur moins, toujours à planer à trois millions d’années lumière dans la musique, complètement déjeanté et shooté à l’adrénaline du prime. C’est simple, ce mercredi, Zébulon, c’était Benjamin : il se tortilla, traversa la scène dans tous les sens tant et si bien qu’il s’écroula sur l’escalier à la fin du titre et gémit à Virginie qu’il avait mal aux jambes. Pauvre p’tit chou ! Le jury conquis s’extasia de quatre bleus tandis que mes mains se crispaient en rythme sur ma paire de ciseaux et une tondeuse en chantonnant quand même « oh yeah, oh yeah, oh yeah ! »
Que retenir d’autre ?
Que M6 nous offrit également deux prestations à cinq en intermèdes plus tôt dans la soirée ; les filles d’abord sur Toutes les femmes de ta vie des L5 pastichées avec perruques mais vocalement très similaire aux popstars défuntes, et les garçons ensuite sur Rich girls de The Virgins, plus rock, moins second degré râté et finalement très réussi, avec un jeu de jambe ou de basket même de François qui m’a presque fait oublié sa pauvre prestation du début de soirée.
Un passage de Maître Najar plus tard, les prénoms s’égrénèrent pour ne laisser que Marine et Annabelle sur la sellette. Chacune pensait être la victime des votes du public après avoir été la victime des votes du jury. Heureusement, c’est bien Marine (et sa voix monocorde) qui resta sur le carreau : elle ne me manquera pas, pas plus qu’à Lio qui le proclama haut et fort devant les caméras.
Rendez-vous la semaine prochaine. S’ils ne réagissent pas comme a su le faire Sacha cette semaine, j’ai peur que Dave, François ou Annabelle ne soient en difficultés. Mais tout est possible : se vautrer comme aimanter les votes du public d’un clin d’œil ou d’un déhanchement, alors…
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