
Il y avait bien longtemps que j'avais renoncé à voir un jour Sony Music sortir son album, enregistré après qu'il ait remporté la seconde édition du X-Factor sur M6 début 2011, annoncé, lors de la sortie en Septembre 2011 de son premier extrait Trash (tout le monde jump sur le bar), pour Février 2012 ! Maintes fois repoussée, la sortie de cet opus résolument dance et dans l'air du temps s'est finalement faite en catimini, à part le décompte sur la page facebook du chanteur que je ne visitais plus aussi souvent. Et je pense que son récent coup de gueule sur les réseaux sociaux envers les gens de sa maison de disques a quand même servi d'élément déclencheur, même s'il reconnaît dans une interview qu'il a agit un peu trop sans réfléchir sur un coup de tête face à son clavier d'ordi.
Car si l'on a parfois eu l'impression que les sessions en studios de cet album avait pu être chaotiques ou ne pas toujours aller dans la même direction, d'après les messages de Matthew sur sa page perso, il apparaît pourtant que les onze titres qui composent One forment une belle unité de pop franglaise, entre dance/électro et R&B clubby, à l'esprit jeune et dynamique qui représente merveilleusement bien ce qu'était à mes yeux le jeune candidat anglais qui s'était révélé durant les primes de ce X-Factor.
L'album ne reprend pas son premier single disponible après sa victoire, la reprise un peu hésitante du Vivre ou survivre de Balavoine, ré-arrangée soul/R&B, et qui avait été imposée au chanteur, et l'on sentait bien qu'il avait fait cet exercice comme une prestation de plus pour l'émission, pas comme un titre qui l'aurait représentait au plus profond de lui-même et qu'il aurait voulu défendre avec tout son coeur...

Les dernières sessions d'enregistrement de l'album dont Matthew avait discuté sur son facebook faisaient étalage d'une collaboration avec Colonel Reyel, et bien que ne connaissant pas cet artiste, ça m'avait horrifié, présumant (à raison) que ça donnerait lieu à un titre de R&B/reggaton farci de rap. Je ne m'étais pas trompé, et cette nouvelle direction plus urbaine estivale figure en bonne place puisque Burnin' faya suit. Principalement chanté en français par Matt, j'aime bien finalement le message "J'ai pas besoin d'herbe pour me donner des frissons" mais suis plus insensible à la rythmique et surtout au flow du colonel, trop présent à mon goût. C'est pas ma came, j'y peux rien, mais dans le style, c'est efficace et bien fait, et je suis sûr que mon amie Elise, sensible aux musiques du soleil pour danser en boîte, bougerait bien son corps sur ce single au potentiel de challenger au tube de l'été 2013.
Baby what's it good 4, reste sur cette inspiration club/R&B, mais m'est moins indigeste. La rythmique est plus électro, pas de rappeur plus préoccupé à lâcher son nom à chaque phrase qu'à mettre en valeur son hôte musical, bref, Matthew y est mieux mis en valeur, seul. Et c'est vrai que la chaleur et la soul de sa voix va bien à ces titres de début d'album, même si après sa victoire, je me serais attendu à ce que Sony le fasse enregistrer un album de reprise néo-soul/acoustique teintées R&B de chansons connues, comme souvent c'est le cas à l'étranger pour capitaliser sur l'émission télé où l'artiste interprète des covers. Le titre a cependant moins de potentiel comme extrait radio.
C'est tout le contraire pour son successeur, Electric, qui me paraît être le single suivant obligé, entre City lights et Burnin' faya. L'intro nous met dans le mood avec de beaux arrangements de claviers électroniques planants et d'handclaps qui nous donnent la rythmique électro de ce tube potentiel pop/dance, moins exhubérant que Trash mais donc plus consensuel pour les radios... Interprété tour à tour en français et en anglais sur les couplets comme le refrain, avec un meilleur accent d'ailleurs que du temps de Vivre ou survrivre, cet Electric est de la dynamite musicale, prête à tout faire exploser. Moins club, plus radio, mais proche de ce que Christophe Willem nous a proposé sur son album Prismophonic, la London touch en moins. Car l'album de Matthew Raymond Barker, d'après ce que mes fichiers iTunes veulent bien en dire (l'artiste pourra confirmer d'un commentaire s'il lit ces lignes...) est principalement l'oeuvre à la composition comme à la réalisation du français 6mondini, alias Franck Rougier, et l'appel du pied vers Mister Willem n'est pas anodin, ce dernier ayant collaboré avec ce même 6mondini avant qu'il ne s'expatrie en Angleterre pour trouver l'inspiration et ses collaborateurs de studio. Pour en revenir au titre, Electric a un refrain dont la mélodie se retient bien en tête et vous donnerait vite envie de le siffloter sous la douche ; n'est-ce pas la preuve que c'est déjà un tube ?
Love in disguise, qui démarre avec une intro en nappes de synthés d'inspiration Moroder, retrouve un rythme plus midtempo R&B, mais tout en gardant des arrangements plus électroniques, ce qui en fait finalement un titre bien dans la mouvance actuelle de mélange des genres entre pop, dance et R&B, inspiré de David Guetta, mais sans les bruits trop électro/acid noisy. Beau pont d'harmonies vocales, qui me font penser à Bohemian rhapsody de Queen en moins délirantes et plus soul, et fin de morceau apaisée pour une chanson qui reste une plage d'album, au phrasé net et martelé sur les couplets, qui me paraissent du coup sonner étrangement pour un anglais chantant en anglais justement...
Belle intro au clavier pianoté pris en spirale dans des synthés en réverb pour Dirty love où les propos du jeune chanteur se font plus grave, cette fois encore en anglais de A à Z, et je trouve des accents Dirty Diana-esque au refrain tout en ascension mélodique. Très bel effet de choeurs samplés derrière aussi ! Même s'il ne me paraît pas assez rythmé pour représenter l'album en single, ce Dirty love est très inspiré et plaisant.
Retour au franglais et à une rythmique 100% dance pour Let's go qui démarre en grandes pompes avec des synthés pulsants auxquels répond la voix de Matthew Raymond Barker et un gimmick qui me rappelle les paroles de Trash "DJ met le son !". C'est sur ce titre que l'inspiration Guetta se fait la plus forte, avec des bidouillages de sons juste après le refrain pour faire le break, et des changements de rythmes et d'ambiances, tantôt calmées, tantôt déchaînées. Gros potentiel là encore pour ce titre, qui pourrait mettre le feu sur les pistes !
"Je veux des gossip qui foutent la panique..." entonne Matthew en intro de Gossip sur un nouveau morceau electro clubby de la même veine que son prédécesseur, et si musicalement, ça reste efficace, on bat la mesure en cadence, je suis moins convaincu par les paroles ; désolé, mais je ne vois pas le rapport en les ragots ou gossip talks et un quelconque effet sur le dancefloor... Mais bon, je reconnaîs que sur ce genre de titre qui pulse grâââââââve, l'important n'a jamais été le sens profond des paroles, mais le son et le beat. Et là, y'a du gros son et de la rythmique bien envoyée : que demande-t-on de plus ?

Superstars reste dans la même tonalité electro/pop, et son texte en anglais me semble inspiré par le parcours télévisuel de son interprète (et auteur?), puisque Matthew chante que "we're all superstars". Positif et énergique, cet avant dernier titre est bien remuant mais ses couplets beaucoup plus calmes que le refrain le cantonnent à sa plage d'album à mon avis. Mais j'ai envisagé déjà beaucoup plus de singles à venir que Sony ne doit avoir envie d'en sortir... Je suis mauvais langue ! De toute façon, aujourd'hui, à l'ère du numérique, ce sont nous, les consommateurs, les acheteurs, les cliqueurs sur iTunes, qui nous faisons notre playlist pour écouteurs et je sais bien que Matthew Raymond Barker va avoir au moins la moitié des titres de cet album à squatter mon iPod un bon moment ; Trash fait toujours partie de mes sonneries dispos dans mon téléphone !
Et l'ultime titre de One, Shut the town down, à nouveau complètement en anglais, en fera partie : c'est une nouvelle tuuuuuuuuuuuuuuuerie electro/club au refrain imparable qui vous donne envie de remuer du popotin et de lever les bras en l'air pour vous déhancher sur la piste de danse. Au final, je trouve que Matthew Raymond Barker sonne comme un Chris Brown qui ne ferait que du David Guetta, mais avec une voix plus blanche et moins d'effets de bruitage d'aspirateur que sur la plupart des derniers tubes du DJ superstar français. Par contre, cette dernière chanson s'arrête un peu abruptement et c'est trop court ! Ma réponse habituelle à ce mal est de jouer de la fonction Replay mais le tracklisting de l'album finalement s'y prête mal : on commence par la chanson la plus calme et soul, puis on a surtout de la musique dance/R&B avant de finir par ce que j'ai préféré, de la pop électro à vous foutre en nage ; belle progression finalement !
Avec tout ça, si je ne vous ai pas convaincus de courir l'acheter, c'est que vous êtes des mollusques... En plus, pas besoin d'aller loin, il n'est pas dispo en magasin : il suffit de cliquer sur l'un des liens ci-dessous : Allez, pour Matthew ! C'est un artiste sympathique et naturel, dont le timbre de voix est vraiment agréable et qui déborde d'une énergie qui ne peut que vous filer la pêche... Go Matthew, Go ! http://www.facebook.com/MatthewRaymondBarker
https://itunes.apple.com/fr/album/one/id577774791
http://www.amazon.fr/One/dp/B00A6Y4XSA/ref=sr_1_3?ie=UTF8&qid=1353454250&sr=8-3
Merci tous simplement pour cet article
RépondreSupprimerJe l 'ai suivis depuis x facteur,cela fais presque 1/2 ans d attente pour enfin écouter sont 1er album.Il est resté dans sont objectif pop RNB danse ,ajoutant sa personnalité et son charisme,un vrai show-man.
Une grande maturité pour son jeune age que plus d un devrait prendre exemple.