N'ayant commencé à regarder l'émission de TF1 Danse avec les stars que cette année, je n'ai que de très loin suivi l'ascension médiatique du mannequin typé latin Baptiste Giabiconi. Par curiosité, je m'étais intéressé à son single Showtime, sorti l'année dernière surfant sur l'émission qui l'avait presque couronné mais l'avait en tout cas suffisamment exposé pour qu'il diversifie sa carrière du catwalk jusqu'au micro, et n'avait pas été chamboulé ni par son accent ni par la rythmique dance légèrement datée, même s'il bénéficiait d'une vidéo à bon budget...

Intégralement réalisé par Pete "Boxsta" Martin à Londres, Oxygen sonne résolument pop internationale grand-public et pour rappel, je me remémore bien avoir vu le nom de ce monsieur sur les deux derniers albums de Christophe Willem, mais une rapide recherche le montre aussi ayant travaillé pour les Sugababes, Dannii Minogue ou M. Pokora, Monrose, Alexandra Burke, Tarkan et Liberty X pour en citer de moins connus, mais tous faisant partie de ma discothèque CD/MP3.
En plus de co-écrire une majorité des chansons, il s'est adjoint les services d'autres pointures de l'écriture, et j'ai retenu Ed Drewett (ayant oeuvré sur les plus gros tubes du boysband The Wanted) et le duo Tim Kellett et Ruth-Anne Cunningham, ex-partenaire au sein du groupe Olive (souvenez-vous de leur tube You're not alone). Bref, pas les super poids lourds mais du solide quand même. En plus, Baptiste Giabiconi a co-écrit la moitié des titres dans la langue de Shakespeare, et son accent s'est même amélioré par rapport à son premier single Showtime qui ne figure bizarrement pas sur l'album.
L'album démarre par le premier extrait, One night in paradise, un mid-tempo plutôt chaleureux qui m'avait paru fade à la première écoute mais se révèle être un grower, plutôt séduisant même lorsqu'il se fait acoustique comme sur la version bonus du CD vendu dans les bacs, ou beaucoup plus remuant et assez tendance lorsqu'il est passé à la moulinette électro par Hakimakli pour le bonus iTunes. Surtout, ce premier titre me fait l'effet d'un révélateur soudain quand la voix de Baptiste me résonne soudain comme celle d'Enrique Iglesias ; blanche, sensuelle, et jouant d'envolée en voix de tête, plus je l'écoute plus je la trouve clone de celle du bel hidalgo, et la majorité de l'album me semble jouer la carte de cette inspiration pop latine tantôt urbaine, tantôt électronique, mais toujours sexy.
Unfixable relève justement plus du côté R&B d'Enrique, avec un featuring rap (par J2K), et me laisse un peu sur le côté, d'autant que la rythmique est assez lourde, pesante, et pas du tout dynamique. Oxygen relève la barre pour un titre écrit comme le premier par un dénommé Patric Sarin, et si le titre qui donne son nom à l'album reste avant tout un midtempo, la rythmique du refrain se réveille et surtout la voix de Baptiste Giabiconi s'élève dans les aigus et me fait encore plus penser à la star latine fils de. Difficile cependant d'y voir un tube immédiat, à moins que ce ne soit là aussi un grower. Sliding doors qui suit n'inverse pas cette tendance, avec un rythme plus appuyé (qui devient même carrément dubstep) et une mélodie de refrain plus enlevée, et c'est peut-être le phrasé en anglais du mannequin qui ne parvient pas à faire mouche, à moins que ces chansons n'aient pas de ligne de refrain assez droite et répétitive pour se définir comme "tube" dès la première écoute...

Le titre suivant Tomorrow continue sur la même veine pop/rock, plus éloignée finalement d'Enrique, et a lui aussi un bon refrain accrocheur qui se retient. Lightyear mixe un peu les deux aspects de la pop de Baptiste Giabiconi, pop/rock et dance/latine, en aménageant un refrain mélodique efficacement porté par des guitares et ça se laisse écouter, ma foi...
Dès l'intro électrique, In the middle of nowhere, annonce qu'on est parti pour un grand moment et ce nouveau titre, qui allie à la compo Pete "Boxsta" Martin et Patric Sarin avec Baptiste, rue dans les brancards quand vient le refrain, qui pulse fort et donne envie de sauter à pieds joints en chantant à tue-tête, mais se termine avec de beaux arrangements de cordes pour faire retomber la pression. S'il faut choisir un titre depuis le début du CD pour succéder à Speed of light comme single, c'est résolument celui-là ! Changement radical dès l'intro de Bring me some flowers, ballade acoustique toute douce et gentille, mais qui se révèle plus rythmée quand vient le refrain, au rythme de marche qui reste ensuite et en fait là aussi un potentiel single efficace pour faire fondre le coeur de ses fans.
Nobody told me garde la guitare acoustique en intro mais revient à une rythmique latine chaloupée, sensuelle et chaude, aidée par un refrain à la mélodie bien dessinée. This ain't love, en duo avec Tania Foster, reste aussi bien travaillé, avec un refrain très rythmé qui accroche bien et vous fait battre du pied tandis que les voix se mèlent agréablement, et il faut avouer que comme son prédécesseur, il est écrit par Pete "Boxsta" Martin et Steve Lee, membre de l'équipe faiseuse de tubes Metrophonic.
New York ferme la marche sur mon CD mais ce n'est pas une reprise de Sinatra, plutôt une petite ode originale de pop dédiée à la ville de la mode, un brin répétitive dans sa mélodie qui tourne en boucle sur le refrain, mais justement, ça en fait un titre beaucoup plus accessible que la plupart de ceux de la première moitié de l'album, que je trouve en effet plus réussi dans sa deuxième partie. Lorsqu'il s'arrête presque acappella, il me reste en tête l'accroche hyper efficace "People come, people go..." et si j'étais Baptiste Giabiconi ou sa maison de disque, j'en ferai un single porté par un clip tourné pendant la fashion week ou distillant des images d'archives de défilés où il a oeuvré. En bonus sur le CD du commerce avant la version acoustique de One night in paradise, il y a une reprise electro/rock du China girl de David Bowie et je me demande bien pourquoi la foultitude (apparemment) des premiers acheteurs de l'album sur le site qui le vendait en exclusivité n'y ont pas eu droit... A noter là encore un featuring rap (par Master Shortie) qui donne une touche street sans non plus couter trop cher (c'est pas Kanye West ou Pitbull non plus!).
En substance donc, pas un album qui va révolutionner le monde de la musique, ni la découverte d'un chanteur à la voix extraordinaire (comme peut l'être Christophe Willem), mais une bonne galette de pop anglo-saxonne made in France, si vous voyez ce que je veux dire...
Nota bene pour les addicts à tout ce qui touche de près ou de plus loin à PWL, 5 titres voient dans leurs crédits apparaître Dan Frampton, ancien mixeur des studios de Pete Waterman, en tant qu'ingénieur du son pour la batterie de Craig Blundell. Il semble se voir confier moins de missions de mixage de premier ordre ; dommage...
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