Ce soir, ce sont les 2nd Nature qui ouvrent le bal, en costards cravate, le temps d'une Earth song de Michael Jackson assez inégale. L'intro de Cormac McMorrow est assez faiblarde niveau voix et je m'attends au pire. Nedjim suit et son timbre chaud me rassure un peu sur la suite, jusqu'à ce que Damien arrive avec son improbable accent anglais, qui rajoute des H aspirés sur des mots qui n'en ont pas... Mais leur version évolue vite sur les refrains de choeurs où les cinq garçons arrivent assez bien à se compléter, heureusement, puisque c'est ce qu'il nous reste du titre quand le show s'arrête. Résultat : le jury s'extasie et crie au miracle du groupe enfin accordé. Mon avis est plus mitigé : il reste du travail pour atteindre un niveau professionnel : vocalement, ça reste encore pour moi trop amateur, mais leurs belles gueules font le reste pour les SMSeuses. Je me demande quand même : puisqu'en solo, les cinq garçons n'avaient pas le niveau vocal pour aller plus loin, pourquoi continuer à leur faire chanter des parties un par un : il faut jouer l'association des voix au maximum pour masquer leurs faiblesses ! Que fait leur coach ?
Suit Bérénice Schleret et le Osez Joséphine de Bashung. Choix difficile et audacieux sur lequel la blonde se vautre : totalement off-key au début par rapport à la bande son, ça passe plus dans le rythme ensuite mais le phrasé trop articulé et l'interprétation, finalement assez plate de ce titre où seul Rahaël Herrerias aurait pu briller, m'ont laissé à côté. Au revoir ! Et je ne suit pas le seul à le penser vu le résultat du prime de ce soir pour la blonde...
Maryvette Lair enchaine avec une version électro de l'indémodable Call me de Blondie. Pârée d'arrangements réminiscents du Black & Gold de Sam Sparro, sa version m'étonne et petit à petit me ravit, jusqu'à ce que le bridge arrive, et là, je regrette que Maryvette en ait déstructuré l'énergie ascendante, bien qu'elle monte le ton quand même sur la fin. Ce n'est cependant qu'une petite remarque négative sur une prestation globalement satisfaisante, la première de la soirée que j'aimerais télécharger et écouter régulièrement sur mon ipod, d'où ma surprise de la voir finir en ballotage. A noter la choré et les costumes dignes d'un clip de Kylie Minogue. Il y a bien du Christophe Willem là-dessous ;)
Omega enchaîne avec une reprise de Johnny Hallyday version Obispo/Zazie, sur Allumer le feu. Pour une fois, le batteur et le guitariste sont au micro aussi et ce sont les danseurs qui jouent les musicos tandis que deux danseuses en petite tenue dorée brandissent des pancartes au public : le tout est assez vulgaire, comme leur chanteur lead, toujours aussi moche avec ses yeux maquillés au charbon comme un clown triste, grimaçant et hurlant la chanson dans son micro, parfois faux, à moins que ce ne soit ses compères jouant les chanteurs, sauf que les caméramen ne s'y sont pas trompés et les gros plans ne suivent que le chanteur sosie de Beetlejuice, même lorsqu'il va s'aventuer dans les gradins du public. Le pire, c'est que leur presta finalement rock grand public a suffisamment plu...
Sarah Manesse reprend ensuite Your song d'Elton John et je ne m'habitue décidément pas à son timbre de voix pincé et nasillard, qui sur ce titre calme et ronronnant devient vite insupportable. C'est simple, je l'imagine fille cachée de Daffy Duck et de l'anglaise Duffy... Seule l'outro, chuchoté dans le souffle m'a plu et fait frissoné, par cette bouffée d'émotion brute finale. Je l'aurais bien vu en ballotage pour une seconde semaine consécutive, moi...
La grosse et bonne surprise de la soirée pour moi fut Matthew Raymond-Barker et sa reprise de Soulman de Ben L'Oncle Soul. Campant un dandy soul plutôt convaincant, l'anglais a été parfait niveau attitude comme niveau vocal et ça a été ma performance préférée de la soirée ! Je ne m'y attendais vraiment pas, moi qui le voulait parti depuis quinze jours. Avec ses paroles au name-dropping anglosaxon, le titre était parfait pour lui faire chanter un titre "en français" sans trop de prise de risque, et ce style lui a été à merveille. Bon boulot de sa coach et pas de repêchage pour lui ce soir, normal !
Grosse prise de risque par contre ce soir pour l'excellent Raphaël Herrerias, avec un titre moins connu en France qu'à l'international, le #1 anglais de 2008 Sex on fire des Kings Of Leon. Après le S&M de la semaine dernière, il est vraissembable que son coach Véronic DiCaire veut assurer les votes et plaire aux filles encore toute humides de sa précédente prestation, tout en allant plus loin sur le territoire du rock. S'il s'est déchaîné comme un beau diable, campant de manière très convaincante un rockeur sexy à la voix de lave entouré de danseurs et d'effets pyrotechniques, j'ai juste trouvé que son phrasé sur les couplets était un peu trop lié, rendant son anglais peu compréhensible. Sinon, j'aurais aussi voulu plus de sensualité et moins de feu brûlant sur le refrain. Mais c'était encore cette semaine très bien ; il ira loin le petit !
Marina D'Amico s'est bien débrouillée aussi, entonnant seule au piano le Dis-lui toi que je t'aime de Vanessa Paradis avant de monter petit à petit le niveau sonore avec une belle mise en scène avec balancelle fleurie mais, si la voix est impeccable, la jeune chanteuse ne me donne pas assez en interprétation : c'est un peu trop jeune tout simplement. Et elle semble toujours téthanisée sur scène ; elle en prend aucun plaisir à faire face aux caméras, c'est l'impression qu'elle donne en tout cas, et ça tire ses prouesses vocales vers le bas pour moi.
Mais c'est mille fois plus artistique que la prestation qui a suivi de Florian Giustiniani, à qui Veronic DiCaire a fait chanter le Baby de Justin Bieber, avec un mur d'images de lui version cartoon. Comme se l'est demandé Henry Padovani, cette prestation n'était qu'un gag. En plus, le jeune chevelu casqué n'avait pas encore tout à fait retrouvé sa voix et là, on était vraiment au niveau d'un bar karaoké ou le serveur prend le micro pour entamer la soirée... Ce n'est pas forcément la chanson, y'a qu'à écouter ce qu'en a fait Chord Overstreet dans la série américaine Glee et il aurait pu en faire une version empreinte de soul et de rhythm & blues à la guitare s'il avait osé... On a l'impression qu'il fallait un candidat à sortir et pour moi, ça l'aurait fait : je lui chantais déjà Bye Bye ! Sauf que le gag s'est transformé en fumisterie piège à filles et que le Justin Bieber version française et édulcorée façon Canada Dry n'est même pas allé en repêchage ; je crois que d'ici la semaine prochaine, Olivier ou Christophe vont lui achever les cordes vocales pour qu'il n'ait plus aucune chance, aphone, de concourir encore.
Le dernier candidat, pour une fois, était Vincent Léoty et il avait décidé avec son coach de surprendre son monde, d'abord avec une reprise du Beautiful de Christina Aguilera, dont les paroles collaient parfaitement à ce qu'il avait ressenti face aux critiques la semaine dernière, puis par ses arrangements et sa mise en scène. Entamée en coulisse, la ballade, version sobre et acoustique, a vu le candidat rentrer sur scène par les gradins. Puis, quand tout le monde attendait que le premier couplet/refrain bascule avec un rythme plus marqué sur le reste de la chanson assez épique, sa version a basculé en rock électrique avec un peu de swing aussi, où Vincent s'est éclaté vocalement, sans une fausse note, et même si j'aurais adoré le voir lâcher prise et s'énerver carrément sur son micro par moment, j'ai adoré son interprétation, comme le jury apparemment.
Pour soutenir les candidats et les audiences (tellement en baisse que je me demande si M6 ne va pas abréger les souffrances en éliminant deux candidats par prime les semaines suivantes... !), Yannick Noah est venu faire un petit tour (1 seul titre contre deux la semaine dernière pour Johnny) et les candidats ont chanté en collégiale Je reviendrai à Montréal de Robert Charlebois, en chemises à carreaux et bonnets de fourrure. Si Veronic DiCaire a versé une larme, moi, ça m'a laissé de marbre...
L'heure du verdict laissa pour la seconde semaine consécutive des candidates de Christophe Willem et d'Olivier Schulteis en face à face, Maryvette contre Bérénice, cette fois. Heureusement, l'interprétation plus personnelle et attachante - bien qu'imparfaite - de La javanaise de la première a remporté les votes d'Henri et Veronic si bien que c'est la blonde bretonne à la voix râpée qui a quitté l'émission ce soir, après une version tenue du Je te promets de Jean-Jacques Goldman pour Johnny.
Ma brune piquante a eu chaud ce soir et, comme l'a conclu Olivier Schulteis, les votes du public vont visiblement plus aux beaux p'tits mecs sexys même s'ils chantent mal, plutôt qu'aux vraies chanteuses ; parti comme ça, le X-Factor risque bien d'opposer deux candidats de Véronic DiCaire en finale, sauf si les 5 garçons de Padovani assurent, mais les fans de musique auront sans doute déserté leur télé d'ici-là, signant la mise à mort de l'émission. Déjà qu'on parle d'alterner la Nouvelle Star et X-Factor sur M6, signe que le nouveau concept a du mal à fédérer et surtout ne fait pas mieux que son prédécesseur... j'ai peur qu'après l'arrêt de la Star Ac', on n'ait bientôt plus de télécrochet sur la télévision française. Pourtant, le concept ne s'use pas outre-Manche, pas plus qu'outre-Atlantique...
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