On aura attendu longtemps la sortie de l'album éponyme d'Yseult Onguenet, la jeune artiste issue -mais pas gagnante- de la saison 2014 de la Nouvelle Star sur W9. Bien que son premier extrait La vague soit sorti avant l'été l'année dernière, sa maison de disques a repoussé plusieurs fois la sortie de son album pour lui éviter de passer inaperçu dans la masse des sorties d'avant Noël d'artistes confirmés. Finalement premier CD sorti en 2015 que j'ai acheté lors de mon weekend à Paris, Yseult est bien parti pour figurer dans mon Top albums de l'année d'ici 12 mois.
Je ne sais pas encore qui doit nous sortir quoi cette année mais l'album d'Yseult est tellement génial qu'il place déjà la barre très haut pour le surpasser, sauf sur un point ...sa durée ! Avec 10 titres dans sa version CD, il dure moins de 30' ! J'ai acheté des CDmaxis qui duraient plus longtemps ! Heureusement, en version digitale s'ajoutent sa reprise d'Azanavour qui figure sur la compile hommage sortie fin 2014 et un titre inédit. J'y ajoute quant à moi sa reprise de James Brown issue de la bande originale du biopic sorti l'année dernière ainsi que son duo avec Maurane, jurée l'année dernière de la Nouvelle Star, qui figure sur le dernier album de cette dernière.
Ecrites, à quelques exceptions près, avec Emmanuel Da Silva et Frédéric Fortuny qui ont co-réalisé l'album, les chansons d'Yseult sont de magnifiques perles musicales qui se suivent et sont plus belles les unes que les autres, parfaites petites chansons pop aux textes bien tournés, aux mélodies accrocheuses et arrangements subtilement électroniques. C'est bien simple, je l'écoute en boucle !
Démarrant par un petit synthé sautillant typé disco à la Giorgio Moroder sur lequel vient se greffer une sympathique petite clochette juste avant la voix mélancolico-mystique de la belle Yseult, La vague se déroule comme une agréable brise, fraîche et légère, au refrain céleste où sa voix quitte ses graves pour s'envoler gracieux voler haut et loin dans des sphères qui nous font tourner la tête et chavirer le coeur. La rythmique tourne en boucle autour de nous, nous enveloppe et nous capture autour de la chanson et l'on en peut pas en sortir, s'en séparer, l'oublier. Ça fait plus de six mois que je ne me lasse pas de ce titre qui pourtant ne sonne pas comme un tube à la première écoute, le fait que son titre ne soit pas l'accroche du refrain n'aide pas bien sûr, mais est définitivement un grower qui s'insinue dans nos tympans et n'en sort plus J A M A I S ! :)
02/ SUMMER LOVE 3:01 10/10
Summer love se pare d'une guitare lancinante et d'une rythmique plus pêchue tout en poursuivant l'ambiance électronico-chic. Les sonorités se font cependant beaucoup plus eighties, inspirées new wave made in France/Daho. Le refrain cette fois répète sans honte le titre de la chanson mais c'est un bonheur. C'est un tube ! Rétro, ensoleillé, idéal pour sortir cet été j'espère ;).
Mais le nouveau single se cache ensuite avec ce Bye bye bye qui démarre par un gimmick electrico/funky qui ne quitte plus la chanson jusqu'à ce que le refrain éclate et nous emmène avec lui dans sa farandole mélodique irrésistible. Sur ce titre encore la voix d'Yseult passe de grave et mélancolique à légère et aérienne. On l'avait bien vu sur W9, elle peut tout chanter, n'importe quel registre sur tous les tons, mais toujours en s'appropriant la chanson et en captivant l'auditeur / spectateur. Son album lui décline un univers pop frais et acidulé, aux arrangements sucrés mais sans friser l'overdose, qui lui va à ravir.
04/ SANS RAISON 2:59 8/10
Sans raison calme le jeu et se teinte de gravité avec des percus qui sonnent comme des handclaps et entourent la voix très en avant d'Yseult. Une nouvelle fois le titre est absent du refrain, pourtant structure maîtresse et de bonne durée du morceau, et c'est définitivement un titre d'album moins pop. Il n'en est pas moins captivant, jusqu'à sa fin, presque coupée net, comme une instant volé à l'artiste.
05/ CALIFORNIE 2:30 10/10
Nouveau single potentiel mais bien trop court avec Californie qui dès l'intro et son premier couplet nous capture au lasso et nous garde prisonnier tout du long. J'adore l'accroche du refrain où Yseult chante "Tu es mon sombre héros, ma Californie" comme si c'était "mon sombréro" et sa conclusion enjouée "du courage, du courage", mais le titre se termine vraiment comme s'il en manquait un bout, comme s'il s'agissait d'une démo inachevée. Est'ce que l'inspiration s'est tarie et qu'il a manqué un couplet ? Une simple répétition et un ou deux refrains pour arriver à 3' m'aurait suffit :). Mais je n'en écoute cette plage #5 qu'une fois supplémentaire en jouant de la touche Replay !
06/ POUR L'IMPOSSIBLE 2:32 9/10
Autre titre trop court, mais cette fois par son intro inexistante, Pour l'impossible démarre direct avec le premier couplet et enquille sur le refrain très accrocheur. Ce midtempo a lui aussi beaucoup de potentiel si la face sombre de l'album voulait être exploitée en promo radio.
07/ L'ORAGE 3:18 8,5/10
Le tempo se calme encore un peu plus avec l'intro timide et dépouillée de L'orage où la voix d'Yseult est à peine parée d'arrangements minimalistes jusqu'au refrain plus décoré de cordes et de claviers. Cette chanson est presque le calme avant l'orage mais son charme réside justement dans sa beauté dépouillée où la voix cisèle la mélodie et offre son texte délicat en prise direct avec notre coeur.
08/ LE PLUS BEAU DES ASTRES 3:06 9,5/10
Le plus beau des astres démarre avec un loop electrico/funky qui se duplique en écho et accompagne Yseult jusqu'au refrain, répétitif juste ce qu'il faut pour qu'il se vrille dans nos tympans, texte et mélodie rentre-dedans, et en fasse un autre single potentiel, même s'il s'offre dans un écrin moins brillant que les titres du début de CD.
09/ J'AIME QUAND TU ME MENS 3:34 10/10
Dès l'intro je tombe sous le charme de ce nouveau titre à l'inspiration synthé pop 80's pour ses arrangements. Les couplets virevoltent et se répondent de belles façons mais ce n'est rien au refrain qui s'accroche à l'oreille et nous fait chanter en choeurs. Le texte est construit autour de la phrase titre et se mémorise très facilement, en faisant une nouvelle bombe musicale qui pourrait facilement être lâchée sur les ondes radio ;).
10/ BLANCHE 2:36 9/10
De délicates notes de piano s'égrainent dans l'intro de Blanche qui voit Yseult se glisser dans la peau d'une chanteuse de ballade à texte que j'imagine dans un halo de lumière accoudée au piano d'un bar enfumé plongé dans l'ombre où écoutent religieusement les oiseaux de nuits sirotant leur cocktails. C'est un exercice de style magnifique et onirique, dans la retenue et la pudeur, mais totalement décalé par rapport au reste de l'album qui, du coup, le termine bizarrement dans sa version CD qui s'achève là.
Sa version de La mamma d'Aznavour poursuit par contre parfaitement l'ambiance intimiste installée précédemment et contrairement à bon nombre de reprises de la compilation Azanavour, sa Jeunesse qui diluent la beauté des textes de ce monstre de la chanson française dans des interprétations hip-hopisantes, celle d'Yseult, prend son envol peu à peu en lui étant fidèle, tout en y apportant une dimension un peu exotique, méditerranéenne, quand sa voix se fait plus mélopée et la rythmique incantatoire. C'était un exercice périlleux mais brillamment relevé ; chapeau bas Mademoiselle !
12/ PARIS LA HAVANE 2:48 8,5/10
Titre inédit bonus iTunes des précommandes, Paris la Havane est une compo Yseult / Frédéric Fortuny qui termine l'album officiel avec un groove funky et un refrain malicieux qui respire la joie de vivre.
Je me permets moi d'ajouter à ma version iPod le duo avec Maurane, écrit par Pierre-Yves Lebert et Jean-Christophe Maillard, A part être, où leurs deux voix se mélangent parfaitement sur son rythme endiablé et son beau texte. Après le formidable single Trop forte qui a vu la belge à voix de velours revenir, j'aimerais bien voir ce duo être le second extrait de son album Ouvre. La belle Yseult profiterait bien de ce regain d'intérêt des médias et serait ainsi officiellement adoubée par son ex-jurée de la Nouvelle Star.
[+] IT'S A MAN'S MAN'S MAN'S WORLD 3:19 7/10
Ultime ajout à mon album digital, la version chantée par Yseult sur la musique du film sur James Brown de ce titre indémodable mais que j'ai toujours trouvé très lent. Pas de bouleversement ici pour une version toute entière vouée à l'émotion suscitée par le grain de voix si particulier et reconnaissable de la jeune artiste, au service de cet hymne à toutes les femmes indémodable. Les arrangements restent dans le cadre du morceau et j'avoue que c'est un peu plat pour moi, même si je ne l'imaginerais pas mieux autrement non plus. Ce titre serait tellement mieux en live, en face à face avec Yseult, à se prendre son talent brut en pleine gueule ! Si elle passe à Rennes, j'y cours...
En conclusion, pas de faux pas dans cet album. Que du bon, et sans concessions je trouve. Loin des chansons pop stéréotypées de jeunes artistes issus de télécrochets télévisés formatées par les maisons de disques, on sent que le répertoire d'Yseult lui appartient, qu'elle se l'ait forgé en partenariat avec ses complices de studio et consentante. Ses chansons irradient de la joie de vivre et du plaisir de chanter de leur interprète, et nous parlent direct au coeur. La vague semble malheureusement être passée à côté des playlistes des radios grand-public et j'espère vraiment que Bye bye bye va inverser la tendance et permettre à l'album de se vendre comme des petits pains parce qu'il gagne à être connu ! Sa pochette blanche et verte ne passe pas inaperçue dans les bacs au moins, même si le vert est plutôt une couleur tabou des plateaux télé et n'avait pas porté chance au premier album d'Emmanuel Moire? dernier artiste à avoir osé se lancer en vertitude. L'imagerie déclinée en tout cas a le mérite de me faire penser à celle de Stromaé, en cela qu'elle est originale et un poil décalée, même rétro kitsch, alors je croise les doigts pour que ça lui porte chance et que 2015 la voie être élevée au rang d'icone féminine de la chanson francophone en égal de l'artiste belge.
Et juste en souvenir de ses débuts, le talent brut mais déjà si brillant entendu lors des lives de la Nouvelle Star :
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